Jeudi (17/03/05)
Une vie intime
On est ensemble mais pas trop. On est ensemble mais c’est plus fort que tout ce que j’ai pu connaître. Je regarde le plafond, je pense à la fleur sacrée qu’il ne faut pas toucher. Aucun rapport. Aucun lien. Il n’y a pas d’idée. Il n’y a que l’image. C’est beau une ville la nuit. Et une fleur sacré ça en jette pas mal aussi. On est ensemble mais pas trop. Au départ c’était une histoire administrative. Une histoire pour se simplifier la vie. La mienne surtout. Elle n’y a rien gagné. L’autre peut faire tourner son fauteuille et mâchouiller ses lunettes « vous croyez vous aux actes désintéressés ? ». J’y crois et non. Il serait si simple de s’en tenir à des mots, de s’en tenir à ce qui est simple. Mais la vie n’est pas plus simple lorsqu’on se la simplifie. Leçon de beauté numéro 1. C’est tout neuf et je m’y accroche. Il faut être simple sur ce qui est compliquer. Mais ne jamais hésiter à se compliquer ce qui est simple. Un arbre n’est pas qu’un arbre. C’est pareil. Un arbre me rend vivant si je l’observe. Il montre ses feuilles. Je découvre les nuances distinctes de couleurs. Je vois le bosquet à côté. Mon regard file. Si je vois ce qui m’entoure, si ce qui m’entoure est vivant, si je prête vie autour de moi, si je suis attentif, que je fais attention, que je ne passe pas ma vie à vivre par la pensée ce qui est irréel, alors je vivrai dans le réel. Dans le réel j’observe. Je donne vie. L’homme que je croise sur le trottoir existe car nous manquons de nous heurter et nous nous sourions. Pas conséquent j’existe. Incroyable comme une si simple chose peut m’avoir changé la vie. J’écoute sa respiration à elle. J’aime l’odeur de sa chevelure. Son odeur en général d’ailleurs.
Ecrit par Wandess, à 21:22 dans la rubrique "Nouvelles".
Samedi (12/03/05)
Deux nuits
A présent… A présent il me reste des souvenirs. A présent il me reste son parfum qui s’efface déjà. A présent je n’ai plus rien d’elle sinon quelques uns de ses cheveux dorés oubliés sur mon pull. A présent c’est le néant. Tout juste un numéro de téléphone portable, un numéro auquel je peux l’appeler. Mais qui ne changera rien. Je serai loin d’elle, loin comme elle le sera de moi.
Ecrit par Wandess, à 23:41 dans la rubrique "Nouvelles".
Vendredi (04/02/05)
Le feutre rouge
Un père Noël est un vieux monsieur de l’âge d’un arrière grand-père, il porte une barbe blanche, un gros manteau rouge avec au bord de la fourrure blanche. Blanche comme sa barbe. Il a un chapeau pointu comme un lutin, mais avec un pompon blanc au bout pour qu’on ne le confonde pas. Il ne se déplace pas en Renault Clio, il préfère son bon vieux traîneau tiré par des rennes. Il s’habille chaudement car il habite un pays très froid que l’on appelle Laponie.
Ecrit par Wandess, à 08:00 dans la rubrique "Nouvelles".
Mardi (07/12/04)
Presque trois mois plus tard...
Nous profitions d'un temps plus doux, des rues animées telle qu'on les connait à Poitiers tous les samedi, mais avec cet air agréable et plus apaisé qui fait le charme de la ville dès les premiers jours de printemps. Toutes les villes connaissent cela avec le retour des beaux jours, les visages se font plus ouverts, le pas moins pressé et les tenues des filles plus légères. Les vêtements neufs s'exhibent sur des corps devenus plus humains, tandis les filles qui sortent des boutiques s'en vont fièrement avec au bout de leur main des sacs roses ou mauves qui le lendemain les rendront encore plus attirantes quoi que je puisse y faire pour ne pas voir. Laurie essuya ses yeux qui brillaient à cause du soleil et du retour de ses allergies annuelles : _ Non non. Tu te trompes. Je trouves cela tout à fait normal. Les garçons regardent les filles. Les filles regardent les garçons. Tant que tu ne me fais pas de coup tordus, je n'y vois aucun mal, bien que nous soyons ensemble... _ Tu regardes aussi? _ Non, je vois rien là. Mes yeux me brûlent.
Ecrit par Dangenne, à 10:35 dans la rubrique "Nouvelles".
Jeudi (02/12/04)
La vitrine
Nous nous regardons en passant devant cette vitrine. Le carreau est très propre, la lumière blanche du ciel trouve un écho soudain. Nous passons rapidement, mais j’ai tourné mes yeux en direction de cette vitrine qui renvoyait ainsi au hasard de la rue notre image. J’ai vu que Laurie nous avait observés elle aussi. Nous n’avons pas vraiment changé. Pourtant il y a une chose essentielle, que dans la vitre j’ai vu, et qui ne se voyait pas. Nous sommes un couple. Nous sommes ensemble, bientôt il me faudra accepter que nous soyons comme tant de ces gens qui vivent ensemble, que j’envie pour certain, que je déteste pour d’autre, considérant leur conformisme de haut. Simplement parce qu’ils ne se sont jamais imaginés autrement que papa-maman-bébé-maison-chien-voiture.
Ecrit par Dangenne, à 09:51 dans la rubrique "Nouvelles".
Mardi (30/11/04)
Les miettes de pain
Elle ramasse les miettes des croissants en les collants au bout de son index. Elle les porte à sa bouche machinalement. Rapidement, car elle s’empresse aussitôt de butiner de nouveau la nappe. Elle hoche la tête pour répondre à sa mère qui sort de la cuisine et nous laisse en tête à tête. Laurie me tend son doigt. Je le laisse entrer dans ma bouche. Je le suce, j’aime aussi les miettes de croissant. Elle se lève prendre la baguette derrière elle. Elle rapporte le beurre. « Tu te rappelles de ce que tu m’as proposé hier ? » je lui demande. Sans doute que j’aurai eu du mal à lui demander dans les yeux. Mais elle est de dos. Cherchant un couteau dans un tiroir.
Ecrit par Dangenne, à 10:11 dans la rubrique "Nouvelles".
Dimanche (28/11/04)
Hélio
Ecrit par CarmenKane, à 16:21 dans la rubrique "Nouvelles".
Vendredi (17/09/04)
Détail 3
A présent Audrey était loin, Lucien désirait ardemment la revoir avec cette impossibilité qui rend le désir encore bien davantage frustrant et exaltant, voile la face pour ne plus laisser devant les yeux que ce visage absent qui revient sans cesse aux heures de solitude. L’obnubilation de Lucien pour Audrey, et il le savait, se nourrissait tout à la fois de cette absence, de cette distance, et de cette si puissante impossibilité existant entre eux de pouvoir se revoir. Il avait dit nous ne pourrons nous revoir. Elle l’avait observé elle aussi. Ou plutôt l’avait-elle accepté, car pour sa part elle ne jugeait pas l’obstacle aussi grand que Lucien se l’imaginait. En même temps il savait avoir créé de toute pièce un océan entre eux, ainsi se représentait-il les choses en lui-même, car une crainte au fond de lui l’avait conduit à faire ce choix qu’il ne remettait pas en cause depuis.. Que craignait-il au juste d’Audrey ? D’elle, il ne savait s’il craignait véritablement quelque chose. Objectivement il ne trouvait rien en elle qui puisse lui inspirer de la sorte cette retenue. Toutefois il écoutait son instinct. Son instinct avait voulu voir en cette relation entre eux un danger, Lucien faisait confiance à cette voix profonde qu’il n’avait pas, jugeait-il, su convenablement écouter dans un passé proche. Ainsi continua-t-il durant plusieurs semaines à voir Leslie qu’il ne désirait plus, et ne vit-il plus Audrey qu’il désirait pourtant. Au moins, se disait Lucien, Leslie m’apparaît-elle quant à elle sans danger.
Ecrit par Lulu, à 13:28 dans la rubrique "Nouvelles".
Samedi (11/09/04)
Rédaction
Chaque jeudi, ça loupe pas : rédaction.
Ecrit par E.V., à 22:56 dans la rubrique "Nouvelles".
Mardi (22/06/04)
Métaphore ferroviaire
Nous passons chacun un pull par-dessus nos pyjamas. Les toutes premières fois où j’étais venu ici, lorsque le matin je descendais, je remettais mes vêtements. Avec le temps cela m’est passé. Il fut question d’un défi lancé à moi-même, accepter de paraître ainsi devant des étrangers. Aujourd’hui je n’ai plus ce complexe, cela ne me pose aucun problème. Ses parents ne sont plus des étrangers pour moi. Peut-être simplement parce qu’un jour j’ai accepté de paraître au matin les cheveux hirsutes à leur table, et avec un pyjama très laid.
Ecrit par Dangenne, à 14:12 dans la rubrique "Nouvelles".
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