Un père Noël est un vieux monsieur de l’âge d’un arrière grand-père, il porte une barbe blanche, un gros manteau rouge avec au bord de la fourrure blanche. Blanche comme sa barbe. Il a un chapeau pointu comme un lutin, mais avec un pompon blanc au bout pour qu’on ne le confonde pas. Il ne se déplace pas en Renault Clio, il préfère son bon vieux traîneau tiré par des rennes. Il s’habille chaudement car il habite un pays très froid que l’on appelle Laponie.
_ Comme il est très vieux il a une canne alors ? demande naïvement Mégane.
_ Non, je ne crois pas…
_ Je peux détacher ma ceinture ?
_ Non.
Eloïse défait la sienne et se tort dans tous le sens vers l’arrière de la voiture.
_ Attends je vais te la remettre correctement ma chérie… Tu as fait quoi du feutre rouge ?
_ Je sais pas.
_ Il est sous tes fesses… Tu peux pas faire attention ? Ah bravo !
_ Qu’est-ce qu’il y a ?
_ Le feutre a fui, je sais pas comment elle a fait, il y en a plein sous son siège
_ C’est pas moi !
_ Ah oui, c’est qui alors ?
_ Le feutre il est bien lavable ? Hein, il est lavable ?
_ Qu’est ce que j’en sais moi ?
_ Si c’est ceux que j’ai achetés, ils sont lavables…
_ Ils sont comment ceux que tu as acheté ?
_ Il y en a un jaune, un autre vert, un noir… je réponds.
Perplexe, Eloïse me regarde amusé. Mégane rigole aussi après avoir craint que cette histoire de feutre rouge ne se finisse mal. Elle donne enfin son coloriage à Eloïse, elle lui répond qu’il est très beau.
_ Dit donc Mégane, je demande, tu nous faisais marcher, tu savais très bien comment c’est un père Noël ?
_ Euh non, répond-elle avec les yeux qui brillent.
_ Mouais…
Eloïse montre son œil à Mégane. Je regarde Eloïse. Mégane me fait penser à quelqu’un. Toutes le deux brunes, toutes le deux très jolie, toutes le deux coquines, même si ce n’est pas du même âge c’est de la même manière.
_ Je fais aussi un coloriage pour Julien, nous déclare-t-elle.
_ Très bonne idée, lui dis-je.
_ Epargne la banquette par contre.
Eloïse me regarde en rigolant. Elle a un sourire à croquer. Je le savoure. Elle prend le paquet de chewing-gum dans la boîte à gant, se sert, et m’en glisse un dans la bouche. Elle met sa main sur ma jambe. J’ai toujours aimé la façon dont elle me regarde. La complicité qui nous unie. Se pourrait-il que l’âme sœur ait plus de chance d’exister que le père Noël ?