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 Ecrits de la vie...   Fiction   Les aventures de Paul-Henri   Nouvelles   Z 

mise en page par Génie

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Une vie intime

On est ensemble mais pas trop. On est ensemble mais c’est plus fort que tout ce que j’ai pu connaître. Je regarde le plafond, je pense à la fleur sacrée qu’il ne faut pas toucher. Aucun rapport. Aucun lien. Il n’y a pas d’idée. Il n’y a que l’image. C’est beau une ville la nuit. Et une fleur sacré ça en jette pas mal aussi. On est ensemble mais pas trop. Au départ c’était une histoire administrative. Une histoire pour se simplifier la vie. La mienne surtout. Elle n’y a rien gagné. L’autre peut faire tourner son fauteuille et mâchouiller ses lunettes « vous croyez vous aux actes désintéressés ? ». J’y crois et non. Il serait si simple de s’en tenir à des mots, de s’en tenir à ce qui est simple. Mais la vie n’est pas plus simple lorsqu’on se la simplifie. Leçon de beauté numéro 1. C’est tout neuf et je m’y accroche. Il faut être simple sur ce qui est compliquer. Mais ne jamais hésiter à se compliquer ce qui est simple. Un arbre n’est pas qu’un arbre. C’est pareil. Un arbre me rend vivant si je l’observe. Il montre ses feuilles. Je découvre les nuances distinctes de couleurs. Je vois le bosquet à côté. Mon regard file. Si je vois ce qui m’entoure, si ce qui m’entoure est vivant, si je prête vie autour de moi, si je suis attentif, que je fais attention, que je ne passe pas ma vie à vivre par la pensée ce qui est irréel, alors je vivrai dans le réel. Dans le réel j’observe. Je donne vie. L’homme que je croise sur le trottoir existe car nous manquons de nous heurter et nous nous sourions. Pas conséquent j’existe. Incroyable comme une si simple chose peut m’avoir changé la vie. J’écoute sa respiration à elle. J’aime l’odeur de sa chevelure. Son odeur en général d’ailleurs.

La nuit est tombée sur les marécages. Et c’est plutôt pas mal. Elle ne trouve pas le sommeil, elle parle, je l’écoute, nous nous répondons. Avec elle je peux être qui je suis. Enfantin si je le veux. Bomber le torse. Efféminé. Elle me prend dans toute ma complexité. On est pacsé. C’est rien. Et c’est tout à la fois. Tu sembles si bien comprendre. Si bien savoir. Rien à ajouter. On peut alors parler de tant d’autres choses… Et je sais qu’il n’y a pas beaucoup d’hommes qui ont cette relation là avec une femme… Je crois que je suis le seul. Seul au monde. En attendant…

_ Un jour cela arrivera… Un jour l’un de nous deux trouvera une personne avec qui il voudra connaître la même chose que tout le monde… En attendant…

En attendant on a rien d’anormal. Peut-être même qu’on pourrait séduire dans l’univers, on a fabriqué quelque chose de telmeent différent... En attendant je suis heureux pour elle lorsqu’elle est bien dans les bras d’un autre. Et elle l’est pareillement pour moi lorsque c’est mon cas. Peut-être que c’est plus compliqué. On dirait. Mais je ne le crois pas. On file comme des étoiles. On a besoin de se frotter à la foule, de toucher ce qui est différent, de connaître ce qui attire, de frôler l’enfer pour toucher le paradis. L’autre peut tourner son fauteuil. Il prêche le faux pour entendre le vrai. Il ne paie pas de mine. Mais il m’a remis à la vie. Tout comme elle. Moi qui ne croyait plus qu’il y aurait des survivants parmi moi.

Alors chacun d’autres corps, d’autres bouches, d’autres peaux, d’autres sexes. Avant elle j’ai connu la jalousie. Imaginer, c’est loin déjà, le corps de l’autre se livrant dans le mensonge à un autre corps que le mien. J’avais envi d’un bain de sang. Je m’enfonçais les doigts dans les paumes de la main. Au nom du mot Amour. Au nom de serment que j’ai haïe dès la première heure. Des mensonges. Des histoires pour enfants. Je ne crois pas à l’Amour. Pas celui-ci.

_ Tu dis cela car tu n’as jamais aimé !

_ Tu sais que tu dis cela au mec qui a le plus aimé de sa génération pauvre con !

Que savent-il de l’amour ? Qu’est-ce pour lui et son fauteuil tournant ? « Culturel, mais naturel… ». Fort bien. Et j’en fous quoi moi de ça ? Non je suis à mille lieux de cela. Je ne veut pas braver par bêtise ce qui est naturel. J'aime sans limite. Comme elle. Si un jur quelqu'un borne tout cela alors cela sera arrivé. En attendant on vit. On aime.

_ Tu es un salaud…

_ Elle n’y voit aucun inconvénient…

_ Elle fait comme toi ?

_ Je ne vois pas pourquoi tu t’énerves, tu le savais depuis le début. Et tu as quelqu’un toi aussi…

_ Toi tu joues… Tu t’amuses…

_ Je crois que je ne suis pas celui qui s’est le plus menti dans cette histoire.

_ Elle fait comme toi ?

_ Oui…

_ Vous êtes un beau couple bravo ! Un salaud et une salope !

Je ne l’écoute plus. Je vis parmi les étoiles et les sirènes.  Est-ce que je manque tant d’humanité ? Je crois avoir fait l’amour avec elle avec mille fois plus d’humanité qu’elle n’en sera jamais capable. Suis-je un beau salop ? Ma douce est-elle une belle salope comme le dit celle-ci?

Heureux ceux qui savent si bien. Il couche ailleurs ce salaud. Elle se fait sauter par d’autres la salope.

_ Et pourquoi pas des clubs échangistes pendant que vous y êtes…

Est-il si con qu’il semble le montrer par cette phrase… Non. Il sait pas c’est tout. Il se rassure. Pratique les petites boîtes où tu ranges gentiment tout le monde qui t’entoure. Au chiotte le réel. Au chiotte. tu ranges et tu t'en fous, c'est presque mécanique, c'est industriel.

_ C’est glauque les club échangistes… Et d’ailleurs c’est fait pour les couples normaux… Nous on s’est pas juré fidélité. C’est pas dans le contrat de PACS, et ça n’a jamais été dans nos attention. C’est un accident… Qu’est-ce que tu peux être obnubilé par le sexe quand même !

_ Tu ne l’aimes pas c’est tout…

_ Aimer c’est tout faire ensemble ?

_ Oui.

_ Alors tu as raison, on ne s’aime pas… Mais qu’est-ce qu’on s’entend mieux que vous !

Alors j’ouvre le store. La ville brille de mille feux. Je me dore les épaules au soleil, j’ai des envies de la veille. Du temps. Un café sur le balcon. Me tenir en t-shirt court comme un con en m’en grillant une le coude contre les hanches. Je ne crois pas que tout va bien devant moi, je crois qu’on a raison d’essayer autre chose. La ville se réveille. Tout ne va pas bien dans ces murs déjà brûlants. Il doit y en avoir un qui fait de la gonflette pour se sentir un homme. Un autre qui pour la même raison baise sans envie. Puis un qui surveille son emploi du temps avant qu’elle ne parte travailler… Là il y en a une qui dit « tu es à moi », ou qui le pense très fort… Celle-là se venge sur un de ses employés. Une autre s’emmerde devant son miroir à être ce qu’on appelle féminine. Comme je m’emmerdais à être masculin avant… De belles boîtes en fer dans de jolies maisons transformées en cage à oiseaux.  Et puis sans doute des couples heureux parmi tous ceux qui là cherchent à ressembler à leurs idoles, les fameux couples modèles et harmonieux. De typiques gravures. Combien d’imitateurs ? Combien qui se compliquent la vie pour ne pas rester seuls ? Comme s’il fallait se compliquer l’existence pour se sentir vivant. Paraître et avoir avant d’être. Je me demande qui je dois remercier de ne pas avoir moi aussi foncé droit dans le mur. Rien ni personne n’est à moi. Je suis riche. Le soleil brille entre mes mains.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecrit par Wandess, le Jeudi 17 Mars 2005, 21:22 dans la rubrique "Nouvelles".


Commentaires :

  gobbolino
17-03-05
à 21:32

Peut être que cela ne t'effleure pas... mais tu parles de la chose qui nous anime tous (l'amour)

avec beaucoup de générosité, et de simplicité ...

 je me retrouve parfois dans tes écrits, d'autres fois moins, tu fais office de mystère agréable pour moi.

J'aime les gens compliqués. Qui pensent à l'inverse des autres...

Peut être parceque j'ai l'impression d'avoir compris quelquechose, moi aussi, que d'autres n'ont pas saisi,  et que ce doux secret m'enrichit... Sois heureux comme tu l'entends...

au plaisir de te lire encore (et encore et encore ;o)


  Wandess
17-03-05
à 21:37

Re:

Merci beaucoup. Mais je précise que c'est une nouvelle... Ca a son importance en fait. Même beaucoup. Bien que je ne me sois que peu éloigné du réel.

  gobbolino
17-03-05
à 23:19

Re: Re:

Ha.

 je croyai lire là, encore une de  tes merveilleuses aventures 

 (mais est ce que ça change quelquechose vraiment...)


  Wandess
19-03-05
à 09:54

Re: Re: Re:

Eh bien pas tant que cela!