Presque trois mois plus tard...
Nous profitions d'un temps plus doux, des rues animées telle qu'on les connait à Poitiers tous les samedi, mais avec cet air agréable et plus apaisé qui fait le charme de la ville dès les premiers jours de printemps. Toutes les villes connaissent cela avec le retour des beaux jours, les visages se font plus ouverts, le pas moins pressé et les tenues des filles plus légères. Les vêtements neufs s'exhibent sur des corps devenus plus humains, tandis les filles qui sortent des boutiques s'en vont fièrement avec au bout de leur main des sacs roses ou mauves qui le lendemain les rendront encore plus attirantes quoi que je puisse y faire pour ne pas voir. Laurie essuya ses yeux qui brillaient à cause du soleil et du retour de ses allergies annuelles :
_ Non non. Tu te trompes. Je trouves cela tout à fait normal. Les garçons regardent les filles. Les filles regardent les garçons. Tant que tu ne me fais pas de coup tordus, je n'y vois aucun mal, bien que nous soyons ensemble...
_ Tu regardes aussi?
_ Non, je vois rien là. Mes yeux me brûlent.
Nous nous apprétions à entrer chez un opticien lorsque mon portable s'est mis à sonner. J'ai regardé Laurie entrer dans la boutique. D'un signe de la main je lui ai dit que je la rejoignais. La regarder depuis la rue choisir des lunettes de soleil aurait pu être agréable, un réel moment de flanerie à observer les faits et gestes de celle avec qui je partage mes matins et mes soirs. Il me vint l'idée d'ailleurs de faindre un coup de téléphone, une prochaine fois, afin de profiter de se spectacle sans avoir ma mère à l'autre bout du fil. A cette instance demeureur plus longtemps dans mes rêveries était impossible. Ma mère, après m'avoir dit qu'il s'agissait d'elle, était devenue muette comme une carpe ce qui était tout à fait un mauvais signe.
_ Maman?
_ Oui.
_ Qu'est-ce qu'il y a?
_ Rien. Et toi?
Je n'aimais pas du tout cette façon dont elle engageait la conversation. Dès ses premiers mots je me sentis comme un enfant pris en faute, ou auquel on rappellerai une promesse faite telle que ranger sa chambre ou encore désherber un massif de fleurs. Il me fut difficle de rester calme, je n'aimais pas cela. Absolument pas. Ce petit air de reine mère qu'elle prit me pesait déjà sur les nerfs, je lui en voulais de venir me dérranger alors que j'étais sur le point d'embrasser cette belle journée et basculer doucement dans l'alégresse. Au lieu de cela je sentais comme un coup de fil me passer autour des poignets et des épaules, comme si on m'attrappait par les pieds pour, à l'aide de glue 3, coller ceux-ci au sol.
_ Eh bien rien aussi!!! m'exclamais-je tout en me demandant si je n'allais pas changer de sens et me venger en la saoulant des détails les plus insignifiants de ma vie.
Mais je ne voulus pas gâcher ma salive. Ni prendre la peine de lui demander ce qui me vallait ce ton si sec.
_ Si tu ne fais rien tu peux penser à nous appeler... commença-t-elle.
_ Je comptais le faire, mentis-je.
_ Tu as toujours ton super forfait pour apppeler gratuitement le week-end???
_ Oui tout à fait...
Comme d'un coup sec son ton changea subitement : "Tu n'as pas oublié que c'était l'anniversaire de ton père quand même?" cingla-t-elle brusquement mon oreille.
Laurie réapparu à cet instant là. Il ne lui fallu pas deux seconde pour comprendre, je devais avoir une tête particluière lorsque j'avais ma mère ua bout du fil. Elle sourit, me tappa sur l'apuale comme on tappe sur celle d'un pote. Elle posa une main sur mon ventre et une autre dans mon dos. Comme pour me redresser. Je me mis à rire avec elle. "Ah ça te fait rire! Ah ça te fait rire! Ah bravo!" hurlait ma mère dans son téléphone. Je l'avais décollée de mon oreille.
J'ai raccrocher. Avec l'impression d'être enfin parti de chez mes parents.