On entend souvent des jeunes se plaindre que dans les entreprises ont ne leur confit pas assez de responsabilité à cause de leur jeune âge. Ils se retrouvent avec des tâches à la con, surtout s’ils sont en stage. Il y a peu de temps j’entendais un ami de CGT (autre syndicat), se féliciter de la place accordée aux jeunes dans sa section : « Il n’y a qu’une responsabilité qu’ils ne te confieront pas, c’est celle de transporter les caisses de Ricard pour les manif… » observait-il avec toutefois un peu de regret. Je suppose qu’au Parti Communiste c’est pareil on ne laisse pas n’importe qui s’approcher des merguez, et qu’à l’UMP les jeunes n’ont pas plus le droit de mettre leur talons sous leurs fesses lorsqu’ils sont assis sur une chaise. Il faut comprendre cela, on ne peut quand même pas tout permettre aux jeunes sous prétexte qu’ils sont jeunes.
Au syndicat lorsque tu es jeune on te propose pas mal de responsabilité. Au départ j’avais du mal à trouver mes repères. Je voyais un gars ouvrir la bouche je me mettais à quatre pattes et j’allais préparer du café. Un type se promenait avec une feuille, hop je lui sautais dessus et j’allais tout de suite lui faire des photocopies avant même qu’il ne me l’ait demandé. L’esprit d’initiative appris en entreprise. Mais j’ai très vite compris que ça ne se passait pas comme dans le monde de l’entreprise dans un syndicat. On m’a très vite proposé de créer un site internet, de relire des textes et les modifier et j’en passe. Limite si je n’avais pas fait attention il m’aurait donné le syndicat à diriger. . J’ai vite mis mon manteau en sécurité dans le coffre fermé à clé de ma voiture. J’ai dû me promener les mains dans les poches pour éviter qu’on vienne m’y mettre les clés de la boutique. Impressionnant ! Après ça on ne peut pas dire que personne ne fait confiance aux jeunes.
Enfin bref j’étais mal à l’aise, j’ai vu près d’une centaine d’enveloppe à expédier, je me suis dévoué pour aller à la Poste acheter les timbres, les coller, et expédier le tout. On a pas voulu me vexer, on m’a laissé le faire. « Oublie pas de te faire une facture qu’on te rembourse » m’a-t-on dit. Bon, on avait passé une journée bien sympa à faire tout un tas de choses utiles, ça me changeait, je suis parti avec mon paquet sous le bras.
Pour la suite de ma leçon il faut que je précise que j’aime bien les timbres. Je les collectionne pas. Nuance : je les garde. Un beau timbre sur une enveloppe ? Hop dans la boîte à beaux timbres !
Du coup à la Poste j’ai pas pu m’en empêcher en voyant dans la belle vitrine en verre tout un tas de beaux timbres qui m’attendaient. J’ai pris dix plaquettes de dix timbres « La France à vivre ». Je ne sais pas si vous voyez bien. En gros les timbres ne sont pas coller à la suite comme sur un vulgaire carnet de timbre. Ils sont intégrés dans une grande plaquette. Si bien que pour les découper il faut découper plein de papier autour. Est-ce que vous commencez à vous imaginer ? Cent timbres à découper. Et ensuite cent timbres à lécher. Puis cent timbres à coller… Si là vous voyez je pense.
Parti d’une bonne idée (c’est plus agréable de recevoir du courrier avec de jolis timbres, oh comme ce doit être agréable et amusant de coller cent jolis timbres !), me voilà à devoir faire des pauses toutes les cents enveloppes pour que mes mains ne tremblent pas en découpant les timbres, et afin que ma langue ne finisse pas toute sèche.
Donc retenez cette leçon de syndicalisme qui peut aussi servir dans tous les cas où vous devrez coller une centaine de timbres (mariage, très gros anniversaire, lettres d’insultes groupées, dénonciation de tout votre village au centre d’impôt le plus proche, carte de joyeuse Pâques pour les 101 dalmatiens…) : achetez des timbres autocollants ! A bientôt pour d’autres conseils impertinents, et surtout n’oubliez pas : « Les syndicats c’est sympa ! ».
