J’en étais arrivé précédemment à mon dégoût des fameux partis d’extrême gauche et des associations qui en découlent (pour information, Attac est un filiale de la LCR). Le sujet de ma colère est je crois légitime. Il s’agit de la critique que font ces groupes des gens qui travaillent. A toujours vouloir défendre les travailleurs, ils en oublient un facteur important : les travailleurs comme ils disent ne restent pas toujours travailleurs (au sens prolétaire). Il existe même d’ailleurs pour eux des moyens de se sortir de cette position. Ce qu’il manque ? De l’information. J’ai pu le constater en allant à une époque à l’ANPE. Une femme noire, vient se présenter. « Que savez-vous faire ? » Réponse de la dame : « La cuisine et le ménage ». Vers quoi l’ANPE oriente cette femme à votre avis ? Vers de ménages : elle ira nettoyer des chambres dans un Formule 1. Où est-ce que cela me dérange ? Cela me dérange car si ça se trouve cette femme est une excellente cuisinière, elle excelle dans les recettes de son pays. Il existe des formations, mais on ne l’a pas dirigé vers cela. Nous avons dans ce pays un système unique au monde pour former les gens quel que soit leur âge. L’ANPE ne fait pas son boulot, nous sommes d’accord. Mais où sont les soi-disant défenseurs des travailleurs ? Nulle part. Car dans leur logique plus il y aura de personnes insatisfaites de leur sort, plus ils auront de chance de gagner. Qui se bat pour aider des femmes comme celle là ? Des personnes comme ma grand-mère, conseillère municipale PS, qui va permettre à cette dame de s’épanouir dans son travail. Car travailler, je suis désolé si Monsieur Besancenot est frustré de son travail de facteur à Neuilly, ça peut être un véritable plaisir, même si on est en bas de l’échelle.
Mon père a fait il y a vingt-cinq ans un BTS de photographie. Malgré ses origines ouvrière. Dix ans plus tard il a suivi des cours du soir pour décrocher un BTS d’informatique. N’est-il pas un sacré travailleur ? A quarante ans, rebelote : il fait un DUT de technique commercial. De la barre HLM au pavillon avec jardin, voilà vers quoi nous allons alors. Mon grand-père faisait parti des 10% de Français gagnant le moins bien leur vie. Mon père, aujourd’hui fait parti des 10% qui la gagne la mieux. Là où cela m’énerve, c’est lorsque de prétendus défendeurs de travailleurs crachent sur la gueule de gens comme mon père. Voilà où cela m’énerve. Quand des militants LCR que je retrouvais dans des Pub (hors de question pour eux, fils de bourgeois, d’aller au PMU du coin…), militants habillés n’importe comment pour montrer qu’ils n’appartiennent pas à la masse, crachaient non pas sur les patrons, mais sur les cadres, ces laquais soit disant à la solde du grand capitalisme.
Je l’avoue aujourd’hui, je n’ai fréquenté ces personnes, que pour voir à quel point leur logique était stupide. Ces fils à papa, faisant ASSAS, science po et crachant à la gueule du monde entier, dont la gueule de mon père, méprisant les bourgeois comme les travailleurs en fin de compte. Vous me direz, les mouvements de gauche ce n’est pas que ces gens là. Oui. Seulement ce sont eux qui les mène, et cela je voudrais absolument que cela se sache, et que cela ne s’oublie pas. J’ai un peu plus d’un an de retard, je ne l’ignore pas, j’ai été distrait par leurs sirène en chemin, mais à présent je connais leur vrai visage. Que cela vous permette de ne pas vous faire prendre dans leurs filets, et vous épargne de douter du mérite de votre père.
à 12:38