Après des mois d'attente... ça y est ! Je l'ai ! Ce n'est qu'un simple bout de carton, un morceau d'arbre mort passé par diverses machines et composants chimiques pour lui donner cette rigueur et cette finesse, sur lequel l'on a posé de l'encre bleue, blanche et noire. Comme le dirait mon prof d'économie de 1ere, "ça n'a aucune valeur intrinsèque", elle n'a que la valeur que le société lui donne. Et bien justement, la valeur de ce petit bout de carton a une valeur inestimable : il représente le droit d'exprimer ses opinions.
Il est étrange de penser combien d'Hommes (avec un grand "H") sont morts sur des champs de bataille, le drapeau tricolore claquant au vent, lhymne de la marseillaise retentissant dans le lointain juste... pour ce petit bout papier... et l'immensité qu'il représente ! Presque du remord à penser que des gens, qui ont foulé cette Terre bien avant moi, sont morts pour cette carte et que, moi, je vais bénéficier de ce droit alors que je me suis "contenté de naitre !" Je ne suis pas de ceux qui concidèrent la liberté comme un dû, comme quelque chose que l'on exige en tapant capricieusement du pied sur le sol en braillant tel un gamin de 5 ans, je vois la Liberté comme un droit, certes, mais surtout comme une chance !
Libre à quelques abrutis sans cervelle de beugler "la France, c'est de la merde ; la République, je chie dessus ; la Marseillaise, je pisse dessus et le drapeau tricolore et Marianne, je leur gerbe à la figure!" Libre à eux de suivre leur bêtise, de se vanter de leur idiotie et de vomir les immondices qui leur servent d'idéaux ! Ce petit bout de carton est la preuve que MOI j'ai raison et EUX ont tort. Et, n'en déplaise à Marx, sur ce point là, point de nuance n'est possible.
Alors je peux dire enfin : "Je suis citoyen de la République, je peux voter !" Combien aujourd'hui voient ce droit (et ce DEVOIR, comme on l'oublie souvent) avec l'importance qu'il a réellement ? Combien trahissent ce droit en s'abstenant de voter parce que "les politicos, c'est tous des rippoux, moi j'vote pas, j'nique la France" (ou expresssions assimilées). Je n'oublie pas ces jeunes de 17 ans, sur les champs de batailles, faces aux Prussiens, aux Anglais, aux Autrichiens et aux Espagnols venus défendre la Royauté, ces jeunes qui ne s'encombraient pas de lâches arguments tels que "faire la guerre, c'est pô bien, peace & love !" pour manquer pleutrement à leur devoir. Je repense à eux et je suis heureux de me dire que leur mort n'aura pas été vaine : Je la tiens ! Je tiens ma carte d'électeur !
C'est fou ce que recevoir un simple papier administratif peut me faire philosopher.
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Un champ de bataille du choc des idées
