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 Ecrits de la vie...   Fiction   Les aventures de Paul-Henri   Nouvelles   Z 

mise en page par Génie

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Interview d’Amédé Potiron-Danzasoupe, le « papa » de Paul-Henri (par F.Laurence)

F.L. : Parlons d’abord un peu de toi. Tu écris depuis longtemps ?  Amédé : Oui, mais très peu. J’ai longtemps eu pour ambition d’écrire pour défendre des idées. Au début c’était simple. Après ça l’a moins été… Il y a vers le lycée un moment où j’ai été un peu intégriste, où il me semblait que ce que je pensais devait être une évidence pour tous. Maintenant je regarde cela en rigolant mais avec une petite pointe d’agacement. Je trouve que j’étais con. Finalement je n’étais pas tant que cela dans le doute. A présent je suis entièrement dedans, même excessivement. Mais je suis facilement irrité par les personnes qui passé vingt ans reste des machines à déblatérer toujours le même discours… Arlette par exemple fait rire ou séduit pour cela, moi personnellement j’aurai tendance à penser qu’elle n’est pas sortie de l’adolescence… Comme le facteur.

 

Tu as écrit avant Paul-Henri ?

Bien sûr. Mais c’était plutôt des textes genre chronique. Traitant de politique (je préfère dire vie publique), de télévision. Au lycée j’écrivais dans le journal des lycéens. A la fac dans celui des étudiants. Mon modèle a longtemps été Charlie Hebdo. Même lorsque les idées que je voulais défendre ont évolué et ont été plus nuancé.

 

Et la fiction ?

J’en ai toujours un peu écrit. Mais peu. J’étais plutôt dans les scénarios de bandes dessinées. J’en faisais avec un pote. On se marrait bien. Pendant que d’autres potes parlaient de musique, répétaient à droite à gauche, faisait des concerts dans des petites salles, tous les deux nous faisions nos petites B.D. On en vendait à leurs concerts, ça marchait pas mal, c’était sympa. Mais les études nous ont séparés, on s’est retrouvé dans des villes différentes. Je lui envoyais des scénarios par la poste, mais lentement ça s’est arrêté. Quand on se voyait on préférait discuter, sortir etc. Et pas forcément s’occuper de B.D. Il a commencé à faire ses propres scénarios. Et moi j’ai essayé sans trop de succès de dessiner.

 

Mais l’écriture de nouvelles ne t’a jamais tenté ?

Avant Paul-Henri non. Comme pas mal de monde j’ai écrit des poèmes, des paroles de chansons… Mais pas de nouvelle. J’ai essayé quelques fois, mais sans réussir à atteindre la ligne d’arrivée. Et j’ai fini par baisser les bras. En traînant à la bibliothèque ou dans les librairies j’ai trouvé à lire ce que j’aimais, l’envie d’écrire est passée. J’en avais pas besoin. D’ailleurs je n’en ai toujours pas besoin. J’écris comme on va au club de poterie. C’est gratuit, ça me permet de participer à un truc avec vous. C’est sympa. Même si avec le temps je me suis pris au jeu et que je ne veux pas arrêter.

 

Comment t’es venu le personnage de Paul-Henri ?

Au début c’était une BD. Mais mettre ça en ligne était compliqué, et j’avoue très mal dessiner. Je me suis rendu compte que malgré de bons dialogues, ce n’était pas très présentable. En gros je dessinais ça quand je m’emmerdais en cours. Je les montrais à mes voisins en cours, ça les faisait marrer, mais vraiment mes dessins étaient pitoyables ! Finalement c’est Wandess qui en suggérant une fois que ça pouvait faire des saynètes genre théâtre m’a donné l’envi de supprimer les dessins. Mais après il y avait le problème de faire jouer ça. Autant le dire : je suis un mauvais comédien malgré des années de théâtre. Puis je ne voyais pas à qui faire jouer cela. J’ai écrit trois saynètes comme ça. Lorsque Wandess a créé son site, à force de venir le lire je suis passé à une écriture plus conventionnelle : genre récit court. Un peu comme dans certains fanzines, avec une aventure à chaque numéro.  Voilà comment c’est parti.

 

Est-ce que ton personnage de Paul-Henri a évolué ?

Depuis la BD oui. Au début je suis parti d’un prof que j’avais en fac lorsque je dessinais. Après il fut inspiré par un ami devenu instit. Lorsqu’il racontait ce qui lui passait parfois par la tête lorsque les gosses l’emmerdaient, je me suis mis à faire un anti Gérard Klein. Vraiment c’est Victor Novak qui m’a inspiré pendant un temps. Un personnage faisant tout l’inverse. Le prénom de Paul-Henri est arrivé à ce moment là. J’imaginais que Paul-Henri serait vraiment l’instit que Novak pourrait avoir dans le pif ! Lorsque je suis devenu prof, en lycée professionnel, après l’année de formation, le Paul-Henri que je dessinais finissait accroché en salle des profs. Je ne signais pas, je mettais ça comme ça. Comme un zorro. Dans l’ensemble ça amusait les collègues ce prof (Paul-Henri), légèrement réac, légèrement à la masse, plein d’idéaux déçus. Bon pour l’occasion je lui avais changé le prénom.

 

Depuis Paul-Henri n’a pas changé ?

Si. Dans les récits de ses aventures il n’est plus prof. Je l’ai davantage pensé comme un étudiant. Là c’est plutôt un de mes amis : un étudiant qui prend son temps, un touriste. Parti en province il a découvert les joies d’étudier dans une ville… En fait c’est plutôt les joies de sortir, côtoyer plein de monde, s’inviter un peu partout. Comme il sait bien raconter ses aventures on en profite aussi. Comme il a un côté ethnologue il a un regard assez décapant. Proche du mien. Alors que la « belle vie » d’étudiant (ton amusé) pour moi s’est arrêté, lui il est très loin de vouloir en sortir.

 

Finalement tu racontes sa vie à lui ?

Non. Il m’a inspiré le personnage, mais je raconte plutôt des trucs qui me sont arrivés, et à pas mal d’autres personnes aussi.

 

Voilà donc ton inspiration ?

Je trouve aussi dans le journal de Wandess les thèmes que je veux développer. En général j’essaie que ça trouve un écho avec des trucs qu’il a déjà pu écrire. Même si parfois le lien est tiré par les cheveux. Mais il m’est aussi arrivé d’aller puiser des trucs dans les journaux de d’autres personnes. Internent est un truc hallucinant pour ça. Parfois même ça en devient réducteur : on croit avoir vécu un truc exceptionnel, et on lit quelqu’un d’autre pour finalement se rendre compte que dix autres personnes ont vécu le même truc. C’est rassurant et décevant à la fois.

 

Moi je trouve Paul-Henri franchement réac parfois. Tu l’es aussi ?

Je pousse le bouchon plus loin pour déranger. J’espère que je soulève un problème dans chaque aventure. En général c’est même un thème assez banal. Une question que malgré tout je me pose. Mais je n’ai pas de réponse sur l’instant. Mon récit ne cherche pas à en apporter.

 

D’où le fameux « Paul-Henri court vers de nouvelles aventures, et il a bien raison » ?

Oui ce doit être ça. A chacun de juger. Paul-Henri est inclassable. Par exemple je me suis demandé moi-même si c’est un type de droite ou de gauche. S’il tant même vers un extrême. Je ne crois pas. Il n’est pas classable. Il n’est pas anarchiste pour autant. Il a dû se poser la question de son bord politique mais ça lui est devenu une question « serpent de mer ». Il ne se pose plus la question. Je voulais le sortir de cela. Ne pas l’enfermer comme le personnage du « Poulpe » dans la défense de telle ou telle idéologie. Je crois qu’il est comme pas mal de personne : il n’est pas ancré à un bord politique. Il est agacé par pas mal de trucs qu’il peut voir. Il s’oriente selon ça, en sachant que ce n’est pas la politique qui apportera une réponse. Il est comme pas mal de monde, s’il disait ce qu’il pense sur un sujet précis, il serait certain qu’un certain nombre de bien-pensant qui ne pensent pas viendraient lui crier dans les oreilles au « fascisme ». Bien qu’il ne soit pas fasciste ! Je crois que je fais tout pour brouiller les pistes, et déclencher face à ses aventures les cliché « fasciste » alors qu’il ne l’est pas. D’une certaine manière je joue avec cette mode.

En fait j’utilise Paul-Henri comme un prétexte pour faire une sorte de galerie photo de notre belle époque. Il vit les situations de beaucoup de personnes. Il est dans les situations dont on parle entre amis. Après c’est un personnage passif, qui ne reste pas, mais il lui arrive d’agir tel que beaucoup d’entre nous en rêvons. En boîte par exemple il y a ceux qui se font regarder, dont le plaisir est d’être en représentation. Comme beaucoup de monde en fait je les regarde. Je les observe. Mais si je cesse de les regarder, je remarque que la moitié des personnes présentes sont des spectateurs qui regardent ceux qui se donnent en spectacle. Et parmi ceux qui regardent il y en a pas mal qui ont de la pitié pour ceux qui se montrent et vivent à ce point dans le regard des autres. Il y a une chanson de Zazie qui parle des gens qui attendent le vendredi soir pour quitter leur boîte (entreprise) pour aller dans une autre boîte (de nuit celle là). Paul-Henri ça lui donne envi de foutre le bordel. Quand je vais en boîte il m’arrive de voir certaine personnes qui par leur spectacle me donnent envi de leur filer une bonne paire de claque. Paul-Henri est celui qui passe à l’acte.

 

Docteur Amédé et Mister Paul-Henri alors ?

Un peu. Mais pas complètement. Moi je sais qu’il ne faut pas passer à l’acte. Parfois aussi ce n’est pas l’envie que j’aurai dans telle situation. Mais je sais que pour d’autres cette envie existe. Je trouve cela sain d’avoir ce genre d’envies, cela devient malsain si on passe à l’acte, comme la fille qui crame le campement des types qui font la grève de la faim. Même si effectivement on comprend qu’elle puisse avoir envi de filer un gros coup là-dedans.

 

Tes lectures ?

Les bouquins que tu me prêtes. Ceux que tu conseilles dans ta rubrique… D’ailleurs si je peux me permettre tu ne fais pas d’efforts. Tu n’as parlé jusque là que de deux bouquins… c’est tout… Tu attends quoi pour écrire d’autres articles ?

 

Que tu me rendes mes livres !

Lesquels ?

 

Tu les as perdu ?

Je sais pas où ils sont !

 

Je vais venir chez toi les chercher… Et prendre le thé.

Quand tu veux !

 

Bon, c’est fini ! C’était pas trop dur ?

Ben si.

 

Mais je trouve que tu t’en es bien tiré pour une première interview !

Mouais…

 


"Les aventures de Paul-Henri dans la ville" (déjà paru) :

Où Paul-Henri mange trop de chocolat

Où Paul-Henri est dans un métro où il fait chaud

Où Paul-Henri veut s’inscrire à l’université et est bien étonné

Là où Paul-Henri va avec des « amis » en boîte de nuit

Où Paul-Henri participe à une grève de la faim

 

Ecrit par F. Laurence et Amédé, le Samedi 11 Octobre 2003, 13:37 dans la rubrique "Z".


Commentaires :

  Wandess
11-10-03
à 14:00

Par ici les question pour Amédé !!!

Si en lisant tout ça, ou une avenure de Paul-Henri, vous trouvez vous aussi qu'il a pas répondu à toutes vos questions, n'hésitez pas à en rajouter une couche. On dirait qu'il aime bien se faire poser des questions à présent... (surtout si vous êtes une fille ajouterait ma mauvaise langue)