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mise en page par Génie

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Menteur (Il n'y a pas que la vérité qui compte)

Bien que très franc autrefois, je me rends compte qu’aujourd’hui j’ai mis la franchise de côté. « Tout vérité n’est pas bonne à dire » dit-on. Si ce dicton est la vérité, fallait-il me le dire ? Et si encore je ne manquais que de franchise… Pire ! En observant mon monde, celui qui m’entoure directement, j’ai pu depuis longtemps découvrir le petit confort que procure le mensonge sans utilité. A quoi sert-il alors ? A ce simplifier la vie le plus souvent. Ne pas répondre de sa vie. A ma mère qui rentrait du travail je répondais que j’avais mangé des pâtes pour le déjeuner… pour ne pas dire que j’avais eu la paresse de me faire à manger. Un mensonge sans utilité ? Si, celui de ne pas rendre de compte de mon dégoût profond pour la nourriture, un dégoût qui à part deux jours par semaine environ était toujours là. Un mensonge donc pour ne pas inquiéter mon entourage, mais aussi pour me permettre de rester les yeux fermés, car après tout je vivais très bien ainsi. Un mensonge pour rester lisse, fluide. Comme tout le monde !

Mentir. Mentir aussi pour ne pas faire souffrir. Cacher à Sylvain que Laurence peut dire tant de mal de lui dans son dos. Parce que lorsque Sylvain est sur un nuage il ne s’aperçoit de rien et que c’est beau ! Tout simplement.  Aussi parce que Laurence est une fille qui doute, que de flinguer ses amants dans leur dos est son quotidien, et qu’il ne faut pas forcément s’y fier. Elle pense à haute voix. Elle ne s’aime pas tant que cela. Elle m’est proche pour cela.

Mentir pour agrémenter. Mentir car mettre de la poésie dans un quotidien est une chose compliquée. Si je veux pouvoir me mentir, me bercer dans mon doux monde, je ne peux pas dire la vérité. Je dois mentir. Pas d’autre solution. Cas extrême… Si j’écris un roman ou une nouvelle par exemple, je deviens parfois tel ou tel personnage. J’aime ça. Vivre une autre vie grâce à cela. Alors oui parfois si je veux préserver se monde féerique dans lequel je baigne, je dois mentir. Si je suis en route pour Agua Amargua, dans un monde de douceur, que je rencontre en chemin une délicieuse Natalia, je suis confus, mais impossible pour moi de dire que je suis célibataire. Je suis en train d’écrire. Sortir de mon histoire, c’est simple je le refuse. Car je sais qu’ensuite il me faudra des heures pour retrouver Natalia. La solitude que je cherche étant parfois contrariée, le mensonge a donc son utilité, mais aussi sa nécessité. Je ne vis pas pour que les autres connaissent la vérité à mon propos, ni pour qu’ils m’aiment pour cela, je vis pour moi. Désolé de l’écrire ainsi, mais je ne tue personne lorsque je tords le cou au réel, je me fais du bien et c’est mon droit, mon bonheur. Car parfois je n’ai que celui-ci.

Mentir donc pour l’instant œuvre d’art. Car tout n’est que mensonge. Nos mots, nos paroles, nos vies sont vraies en cet instant, et encore est-ce toujours le cas ? Mais c’est certain que la vérité n’est qu’une question d’heure. Lili est adorable. La fille que je rêverai d’avoir lorsque nous mangeons des frites et qu’elle la trempe dans la ketchup. Lorsqu’elle casse tout autour d’elle, non je ne voudrais pour rien au monde l’avoir pour enfant. Moi, comme lui, comme elle, nous sommes amenés à dire une chose dont nous dirons ensuite le contraire. Nous l’avons pensé un instant, nous avons remis cela en question juste après avoir prononcé nos mots. Elle m’a dit « je t’aime », pourtant elle me quittera… Et alors, tant qu’elle l’a pensé lorsqu’elle l’a dit ?

Mentir. Je ne mens pas. Je préserve mon rêve, je gratte de la poésie là ou je le peux, je crée à partir de cela des événements qui eux deviendront bien réels malgré une omission au départ, malgré une déformation, voir un mensonge.

Pourquoi faudrait-il bien tout aligner sur les étagères et tracer tous les traits à la règle ? A quoi bon ?

 

A Lylle

Ecrit par Wandess, le Vendredi 10 Octobre 2003, 20:15 dans la rubrique "Ecrits de la vie...".


Commentaires :

  laurent51
10-10-03
à 20:57

Le bonheur, c'est effectivement tous ces petits moments heureux du quotidien. Toutes ces petites lumières entre deux averses.
Savoir apprécier ces petits bonheurs est le vraie début de la Sagesse.
Mais le chemin est long

  Wandess
10-10-03
à 21:01

Re:

Difficile même sans doute d'en voir un jour le bout... Mais ce n'est sûrement pas le plus important. Sans doute l'essentiel est de prendre le chemin comme on l'entend, d'aller le plus loin dans les domaines où on veut y être. La façon d'y arriver a aussi certainement plus d'importance que l'endroit là où on va. Non?

  Anonyme
12-10-03
à 00:45

Re: Re:

Pauvre Sylvain toujours aveugle et toujours dans le doute...