Pour cinq bière consommé, une jolie histoire d'amour en prime.
Le jus de houblons me traverse les neurones. La troisième pinte coule encore plus vite que les autres, je sens enfin un petit peu d'oublis. L'oublis de cette putain d'époque, les horreurs vues à la télé, avoir LCI n'est pas une bonne idée. Le chômage, la crise, l'Europe, la guerre, l'Irak... toutes les conneries que le monde crée depuis des générations, ces conneries qui ne cessent de s'éaccroître depuis Hiroshima. Ce matin, dans le poste, une employée de cinquante ans criait contre le capitaliste, mais surtout, elle haïssait la jeune chinoise de 17 ans qui la remplacerait dans deux semaines, pour éxécuter 50 heures par semaine la même tâche pour un salaire de 100 euros mensuels. Je m'en fous de l'ouvrière française, par contre, la petite chinoise est bien mignonne...
Je m'en fous de toute cette merde. Je pense surtout à cette pinte... complétement vide ou complétement pas pleine. Je ne vais à avoir qu'à relever la main et à sortir quatre euros pour la voir se reremplir. Le plaisir de se coucher, exceptionnellement, sans penser à tout ça. Sans penser à cette solitude trouvée, sans penser à cette solitude dans toute cette pseudo-amitié, cette pseudo-fraternité. M'endormir sans m'imaginer que je pourrais dans ces draps ne pas être seule. Même pas un livre à me mettre sous la dent, l'étagère est vide. Elle est pleine de livre, mais que de bouquins lus ou nuls... alors j'allume la télé. Des amoureux me font rêver en me montrant ce que je n'aurais jamais. La musique de fond brouille tout, même si un jour je tombe amoureux, la musique ne sera pas la même.
Je finis ma cinquième pinte. Au bout du bar, je vois son visage, elle me sourit, je salue mes amis de beuverie, et je la rejoins. Ce soir, je ne dormirais pas seul, et j'espère pour de nombreuses soirées encore.... je l'aime.
à 14:48