>
Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)
 Ecrits de la vie...   Fiction   Les aventures de Paul-Henri   Nouvelles   Z 

mise en page par Génie

Précédent - Suivant
Le Bac, Yvan Colonna et des hochets.

--> « C’est en leur donnant des hochets que l’on dirige les hommes », Napoléon Bonaparte

Dans ma ville, petite ville de région parisienne, dont le slogan est « la ville près de la forêt » (ou quelque chose du genre), mais qui aurait aussi pu être « la ville près de la campagne, de la forêt, de la zone industrielle, la station d’épuration et de d’autres villes, et où on va peut-être faire passer une autoroute juste au milieu » (mais c’est un peu long c’est vrai), on aime distinguer les jeunes selon leur mérite. On ne distingue pas tous les jeunes, mais seulement ceux qui le méritent. Exemple : chaque année, après les résultats du bac, les lycéens qui ont obtenus la mention « très bien » au bac (les autres restent chez eux…) sont conviés pour un verre de jus d’orange avec le maire. Ensuite, cela fait l’objet d’une belle photo de notre cher édile entouré de la crème de nos jeunes concitoyens. Leur prénom et nom sont donnés, pour si on veut les féliciter sans doute, ainsi que leur filière. Sans surprise les trois quarts (voir plus) viennent chaque année de la filière S, filière où décrocher ce genre de mention est nettement plus aisée que dans les autres.

 

Alors que gagnent nos chers amis ?

1/ Un T-shirt blanc avec écrit en vert le nom de la commune (en petit devant sur la poitrine, en gros en large derrière).

2/ Des autocollants avec le nom de la ville toujours, et le slogan « La ville près de la forêt ».

3/ Un livre retraçant l’histoire de la commune (édition de 1986, toujours pas écoulé apparemment…)

4/ Un pin’s : toujours le même.

5/ Un feuille signé par le maire reconnaissant sans doute avoir honoré le jeune bachelier, pour faire mieux, on la remet enroulée et attachée avec un bout de fil de papier cadeau (vert, ah ah car c’est la couleur de la ville et de la forêt ah ah !!!).

 

Outre cela, un merveilleux banquet attend nos petits amis : les élus présents, et les parents qui ont voulu venir accompagner leur progéniture ont le droit à un verre de kir (au vin blanc, le mousseaux c’est trop cher), tandis que « les enfants » ont le droit à un verre de jus d’orange (marque 1er prix, une amie de Mélodie invitée à ce splendide gala me l’a confirmé) qu’ils peuvent boire en grignotant des Tucs. Le maire à un moment remet le rouleau de papier attaché par le nœud, et attache le pin’s de la mairie sur la veste (ou le chemisier pour les demoiselles) des heureux distingués. Ensuite, serrage de paluche pour les garçon, fausse bise pour les filles, tout cela avec envoie postal de la photo ensuite (trop de bol !) et photo de groupe dans le bulletin de la mairie sur les marche de la mairie*. En tant que sportif émérite (dans un passé lointain), j’ai eu le droit aux mêmes honneurs il y a quelques années et j’ai toujours pas su quoi foutre de l’autocollant (comme des Tucs que j’ai pas mangé car ils étaient mous). Si ça intéresse quelqu’un l’autocollant… Par contre, en tant que sportif, étant supposés illettrés, le bouquin sur l’histoire de la ville pour nous c’était quéquette, mais quand même un manuel sur le dopage ça n’aurait pas été mal…

 

Napoléon Bonaparte, qui avait tout compris avait dit : « C’est en leur donnant des hochets que l’on dirige les hommes ». Le bougre dit cela lorsqu’il instaura la légion d’honneur, peu avant la création de la noblesse d’Empire si je me souviens bien.

 

Voilà que la transition est toute faite, parlons à présent d’un autre Corse : Yvan Colonna. On s’est fichu de la gueule des flics qui n’arrivaient pas à l’attraper. Ce matin, dans le Monde, j’ai vu sa photo. Et bien figurez vous que si ça avait dépendu que de moi, le bougre courrait toujours. En effet, Yvan a laissé pousser ses cheveux, peut-être pour aller voir les Rolling Stones, mais en tout cas du coup le terroriste ressemble à un paisible beatnik. Méconnaissable !!! On comprend qu’il ai pu même venir à Paris sans se faire toper. J’ignore s’il a pu aller au cinquième étage de la Tour Eiffel à cette occasion (étage toujours inachevé depuis plus de 110 ans… comme le quatrième d’ailleurs). A mon avis on peut pas mettre en prison un ancien terroriste devenu beatnik… C’est comme si José Bové rasait enfin sa grosse moustache et acceptait de fumer des Marlboro, ce serait plus le même homme, il faudrait en tenir compte.

 

Yvan Colonna a tellement changé qu’en tout cas les flics qui ont su le reconnaître, moi je dit « chapeau bas Messieurs ».

 

A mon avis Chirac peut leur filer des autocollants de la France, des pin’s, et un exemplaire des Oui-Oui qui traîne depuis 1963 dans la cave de l’Elysée (« Oui-Oui et le gendarme »). Tout travail mérite distinction. Quant à Yvan Colonna il pourrait faire un livre de sa fuite je pense, on pourrait le porter au cinéma, moi je vois bien Gérard Lanvin tenant son rôle (j’aime bien Gérard moi !). J’espère que je pourrai réaliser le film et que ça me vaudra une distinction de la mairie de ma ville. J’ai toujours pas eu le bouquin !!!

 

 

* note : pour cette raison, sur le carton d’invitation, il est marqué qu’il fallait venir avec une tenue correcte, du coup on voit de jeunes hommes avec des cravates, et des jeunes filles en jupe, du coup c’est un peu une photo collector, un ami une fois pour me montrer sa dernière conquête me montra une de ces photos, il avait déjà croisé la jeune fille pas mal de fois, mais c’est la jupe qui le décida à aller la voir… Belles jambes ma foi, il avait raison….

 

lien vers le sommaire de mon journal

Ecrit par Wandess, le Mercredi 9 Juillet 2003, 15:01 dans la rubrique "Ecrits de la vie...".