L 16 400 : Episode IV, "La salle de bain sous les eaux".
La vie reprenait ses droits, je fis un tri poussé de mon linge afin d’éviter toute nouvelle mésaventure (voir épisode III). L 16 400 m’avait juré sur la tête de tous ses dieux n’avoir été en rien responsable des horreurs faites à mes serviettes. J’étais sans doute l’unique responsable. Il me fallu l'admettre.
La nouvelle machine partie pourtant bien, elle ne dura que 60 mn comme marquées sur la notice d’utilisation (ou guide de votre compagnon L 16 400).
Enfin, horreur, nouvelle horreur, nouvelle rage ! Ce matin, voulant étendre le linge de ma machine de la veille (afin de le faire sécher), quelle ne fut pas ma surprise en ouvrant le hublot de voir que L 16 400 était rempli de plusieurs litres d’eau dans lesquels baignait mon linge. Mais pas le temps de m’interroger sur le pourquoi du comment, déjà, un océan se répandait dans ma salle de bain. Rapide, vif, comme l’éclair, je stoppait cette première marée en laissant ces trombes d’eau se déverser dans ma belle poubelle en plastique, tout neuve de chez Ikéa, mais déjà bien rempli de déchets ménagers, qui flottèrent donc bientôt dans quatre à cinq litres d’eau. Enfin, avec mes trois nouvelles serpillières, j’épongeais la salle de bain.
Mais ce n’était pas tout. Ayant une formation universitaire, je ne pouvais accepter de ne pas maîtriser l’engin, ne pas savoir comment le remettre en état de marche. Si l’eau ne sortait plus du hublot, il apparaissait que le fond de L 16 400 était rempli d’eau. Or je ne pouvais pas abandonner mon compagnon dans cette triste posture, fortement ridicule.
« Votre lave-linge a ce problème : que faire avant d’appeler le service après vente ». Pour mon cas, il fallait vérifier le filtre de la pompe. Bien. Et comment ? En le démontant. Il est où ? En bas à droite, page quatorze on le voit, voir sur le dessin, page 16 on le démonte (par contre on ne dit rien sur comment on le remonte). Bien. Je le démonte. Et là, ce n’était plus quatre à cinq litre d’eau qui se sont abattus, mais bien trois fois cela, ma moquette dans l’entrée en porte encore les stigmate.
Trente minutes plus tard, armé de serpillière, je venait à bout de cette formidable inondation, , me permettant de découvrir que L 16 400 en outre de capacité certaines à imiter les réacteurs d’avions, peut tout autant se transformer en sous-marin redoutable.
Moralité, je me plaints souvent, mais finalement j’ai une vie faite de quantités d’imprévus, et je crois que l’on touche là à la cause principale pouvant expliquer mon peu de motivation à sortir de chez moi. Ma vie est déjà bien assez trépidante en restant chez moi, mes compagnons les appareils ménagés ne peuvent décidemment pas se passer de moi. Ah l’amour que peuvent nous porter ces petits machines, et leur façon bien propre de nous témoigner de leur affection, et leur refus de nous voir sortir… Bien simple, je ne vois pas en ce moment où je pourrai mettre dans ma vie une femme ou un enfant !
à faire : vérifier que mon contrat d'assurance est bien à jour et couvre correctement les dégats des eaux.
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à 17:28