Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant . . .
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
Et comme elle me comprend, et mon cœur transparent…
…
Eternel refrain qui va et vient, s’enroule et se déroule, au fond de ma pensée.
Tous ces poèmes qui ont marqué mon cœur et mon esprit, ces poèmes d’amour ou d’espoir que je me répète à l’infini…
Je m’envole avec eux, dans l’immensité des mots et des paroles.
Je vie, je vole.
Je vois, je rêve.
Je m’en vais. Ne me retenez pas.
Je m’en vais et je ne reviendrai pas.
Partir ou rester, à choisir je préfère mourir.
Je vis sans cesse, je doute, j’écoute, je goûte aux plaisirs de cette vie éphémère et destructrice, de cette vie dont la fin fatidique n’appartient qu’au néant.
A quoi bon vivre pour mourir ?
A quoi bon vivre pour pourrir ?
Mon esprit se gonfle d’amertume au fur et à mesure que j’avance. Je n’ai fait jusqu’à présent que frôler le bonheur. Mon précieux bonheur. Et à chaque fois qu’il a pu effleurer mon cœur, il s’est enfuit, je l’ai fait fuir, je l’ai détruit.
Destruction, création, construction…
J’ai cru que pour être heureux il suffisait de construire son propre bonheur. Je me suis voilée la face.
Le retour à la réalité n’en est que plus douloureux.
Je me suis mis sur les yeux un bandeau. J’ai essayé d’avancer tête baissée, fonçant dans tout ce qui se mettait en travers de mon chemin, écartant de ma pensée tout ce qui pouvait me faire tomber, et ne gardant que le doux fluide du bonheur.
Mais aujourd’hui tout ce que j’ai enfoui ressurgit et se dresse comme un mur épais et infranchissable devant moi.
Remise en cause.
Prise de décisions ? J’en suis incapable.
J’ai perdu ce que j’étais. Je me suis perdue.
Loin.
Très loin.
à 02:47