J’ignore qui l’avait prévenu. Mais de toute évidence les événements de ces derniers jours n’avaient laissé personne indifférent. De là à imaginer que la police enverrai un inspecteur du calibre de celui de l’Inspecteur Edouard, je n’aurai jamais pu l’imaginer. Il ne fit ni une ni deux. Il entra et jeta immédiatement un coup d'oeil en biais sur le cadavre qui était dans l'entrée. Je failli flancher, jamais de ma vie je ne m’étais préparé à rencontrer une personne connue. J’avais bien une fois croisé Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain dans un square parisien, et quel choc! Mais de là à m’imaginer rencontrer un jour le célèbre Inspecteur Edouard… Il accrocha son manteau directement à mon porte manteau. « Je ne me présente pas je crois, tout le monde me connait… ». Il mit immédiatement ses gants en latex blanc et s’approcha du corps.
Il était venu seul, comme pour me rendre une visite de courtoisie. « Ceci est une visite tout à fait privée » me fit-il, certainement pour me rassurer. Mais je restais sur mes gardes. Il s’accroupi. Il était plus jeune que je l’avais imaginé. Je devais avoir l’air plus blanc que mon linge que je lave désormais à la main.
Deux minutes plus tard il se redressa. « Poubelle » fit-il. J’ouvris le placard sous l’évier et il y jeta ses gants. « Bière » continua-t-il. J’ouvris le frigo. La lumière sur son visage poupon le rendait encore plus impressionnant. En se relevant il remonta son pantalon qui lui tombait sur les genoux et laissait apparaître son caleçon. Il en en avais pris une pour lui et m’en tendit une. « Je crois que vu ce que j’ai à vous apprendre vous devriez l’accepter » déclara-t-il en ajoutant que je devrais également m’assoir.
_Elles ne s’ouvrent pas manuellement ?
_ Non pas les Alsabourg…
_ Humm je vois… Des problèmes pour boucler les fins de mois ?
_ Tout à fait Inspecteur…
_ Pas de chichi entre nous voulez vous ! fit-il en me tapotant la main. Appelez-moi tout simplement Inspecteur Edouard. Ce n’est plus comme si nous ne nous connaissions pas…
Il bu une première gorgée de bière en s'enfonçant dans un de mes fauteuils. Puis descendit les 20 centilitres restant. D’une traite.
_ Vous écoutez Marc Lavoine à ce que je vois… poursuivit-il.
_ Euh non…
_ Ma femme aime beaucoup Marc Lavoine.
J’ignorais que l’Inspecteur Edouard était marié.
_ Vous êtes marié Inspecteur ? m'étonnais-je
_ Appelez moi Inspecteur Edouard s'il vous plait… Non je ne suis pas marié. Mais je suis sur un coup… Vous savez, lorsqu’on est célèbre il devient difficile de vivre des amours simples. Parfois on se souvient de l’époque où personne ne vous reconnaissez dans la rue, et alors on pose son verre et on soupire en rêvant…
_ Je comprends Inspecteur Edouard…
_ Je sais mon p’tit. Mais cessons de noyer le poisson. Vous êtes assez grand je crois pour accepter la réalité. Vous avez vingt-huit ans n'est-ce pas ? Professeur des écoles. Presque fiancé, et vous avez un chat...
Il avait sorti son petit calepin. Ce célèbre calepin immortalisé par les romans écrits à la gloire de l'Inspecteur par Simenon et qui l'avait immortalisé.
_ Vous savez que je suis le quatrième flic de France selon la dernière enquête BVA-IPSOS - France-Info - Le Journal du Dimanche - Mon Petit Quotidien - Le journal de Mickey parue ce matin même. Mais toujours derrière le commissaire Maigret, le commissaire Navarro et cette conne de Julie Lescau…
_ Vous êtes devant Nestor Burma tout de même ?
_ Nestor, qui est un ami, est un détective privé, me corrigea-t-il aussitôt.
Il alluma son pétard en posant ses pieds sur ma table :
_ Grâce à vous, et grâce à cette affaire qui est en passe d’être résolu, je pense que je vais gagner une place. Si ce n’est deux…
_ Que savez vous Inspecteur ?
_ Appelez moi Inspecteur Edouard voyons !
Il racla sa gorge.
_ Je puis affirmer que L16400 n’est pas mort de mort naturelle ! affirma-t-il.
_ Comment ??????
_ Oui, vous m’avez très bien entendu !
_ Cela veut donc dire que vous tenez un coupable ? me dressais-je.
Il leva les yeux au ciel puis me regarda droit dans les yeux d'un air calme, posé et assuré : « Le coupable non. Mais je ne tarderais pas ! Je sais comment il a été tué. Je finirai donc par découvrir le coupable ! Je le tiens!». Il n’était pas là depuis dix minutes et je n'en croyais pas à ce que je venais d’apprendre.
_ Mais comment donc L16400 a été tué ? Et pourquoi? m’exclamai-je.
_ Cela vous le saurez après la pub!!! dit-il en regardant la caméra pour lancer la page de réclame.
_ C'est bon, c'est très bon, me félicita-t-il ensuite, d'après ce qu'on me dit dans mon oreillette nous sommes devant Julien Courbet!
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