Le pilotage d’un engin tel que ceux que l’on voit dans la guerre des étoiles doit être une chose fort complexe. Malgré tout, je suis comme bon nombre de personnes, très attiré par un stage de pilotage consacré à ce genre d’engin. Toutefois, mes moyens étant modestes, et ce type de moyen de locomotion ne courant pas encore les rues, ni la galaxie d’ailleurs, il est possible de se rabattre sur un appareil avoisinant, qui bien que ne procurant pas la sensation du vol entre les systèmes solaires à la vitesse lumière, est bien plus intéressant qu’un simulateur : la lave-linge.
Ma récente vie domestique est semée d’embûches, toutes plus difficiles les unes que les autres, mais chaque fois, franchir un de ces obstacles se présentant sur ma route, me procure fierté et encouragement à tenter plus haut, plus fort, plus vite ! Donc aujourd’hui le lave linge. Cet engin est fort particulier. Dans celui de ma mère, il suffisait de mettre la vizirette au cœur du linge et hop de choisir le bon programme (mais peut-être gardait-elle jalousement pour elle les autres secrets de son Brandt ?). Mais mon appareil ne se laisse pas domestiquer aussi facilement. Il nécessite avant décollage d’être nourri d’assouplissant (lavande, vanille, ou hypoallergénique ? gamme de prix entre 15FF et 45FF les trois litres). Enfin, afin de prolonger sa vie, la bête réclame sa dose de produit anti-calcaire. Car si mon lave-linge ne craint rien ni personne (au point de parfois ne reconnaître plus personne), ni l’enchaînement des tour (jusqu’à 1400 par minutes, ça déconne pas !), son ennemi principal est le calcaire ! Ennemi mortel à ce que j’ai appris dans de petits films diffusésentre deux moitiés de film par l’office de protection du lave-linge. Hors, figure vous, cet ennemi n’a toujours pas été éradiqué et rode encore, même si nous savons aujourd’hui parfaitement le combattre. Le vendeur me l’a dit, : « ici nous sommes dans une région qui pourrait produire beaucoup de calcaire ». Comprenez : l’eau est plein de cette horrible calcaire, c’est pour un lave-linge comme des météorites pour un vaisseau spatial, déconnez pas avec ça, pour prolonger la vie de votre lave-linge, mettez la dose de Calgon offerte dans la petite boîte en carton, et ensuite achetez-en plein et tout se passera bien. Ou : « Votre lave-linge lui aussi doit être protégé, je le dis et je le répète, après venez pas vous étonner ! Ne soyez pas inconscient.». J’espère vous avoir moi aussi bien fichu la frousse, c’est pas agréable pour vous je sais, mais on le dit et on le répète : « Faisez gaffe ! Merde ! ».
Je passe sur les détails de la mise en marche de l’appareil, il faut lire un mode d’emploi fastidieux, bien regarder les étiquettes des vêtements (ce dont je me suis dispensé étant donné l’état de mon linge, il ne craint plus rien !). Enfin, vient l’instant de la mise en « vol ». Quatre boutons et trois cadrans définissent le plan de « vol ». Une touche permet même de ne remplir le lave-linge qu’à moitié. Voici la boule de produit liquide « au cœur du linge », la pastille anti-calcaire « au fond du tambour, posée sous le linge »… Attention, bien régler tous les boutons, ça se passe au millimètre !!! Une erreur sera fatale. Tout semble paré, les déflecteurs semblent opérationnels, dans un instant l’instant de vérité !!! Roulement de tambour….. J’appuis sur la touche « Marche », faire machine arrière, après cela ne sera plus possible, mon doigt tremble, toute la salle de bain a le souffle coupé…. Voilà c’est parti, instant solennel, le tambour se rempli… Puis il tourne !!!
Nous avons vécu un grand moment ensemble je crois, du moins j’ai fait tout mon possible pour vous le narrer au plus près de la réalité. Vous me direz si ce fut une grande réussite. Je vous tiendrai au courant de mes prochaines aventures, et de l’état de propreté de mon linge. Décidément, le web c’est formidable, c’est fout ce que ça permet de raconté. Hein, est-ce dans Libération ou le Monde qu’on trouve ce genre de prose ?
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à 10:57