Encore cinq jours à attendre pour savoir si je partirai...
Plus que cinq jour, normalement, et je serai fixé. Ira ou ira pas dans la Vienne ? Certes si la réponse est non il me restera une autre solution pour obtenir mon départ, mais le plus tôt serait le mieux. Je bous. Impatience. Qui sait, peut-être aurais-je là-bas une meilleure boulangerie avec une boulangère plus agréable ? L’éducation nationale a cet avantage de garantir mon boulot, à moins d’une faute grave. Par contre elle complique aussi énormément les choses pour les personnes qui ont la bougeotte comme moi, ou qui surtout veulent se tirer de région parisienne. En province les salaires sont les mêmes à échelon identique. Dans le privé les salaires sont plus élevés près de Paris. Mais pas dans l’éducation nationale. Ils sont les mêmes partout malgré de grosse différences de loyer et de coût de la vie. Oui je veux partir à Poitiers comme d’autres partaient autrefois en Amérique. La vie est devenue trop cher ici. Mes amis sont déjà ailleurs, pour certains partis chercher une autre vie...
Il faut des heures pour se déplacer en voiture. Il n’y a rien en dehors de Paris, ce qui existe hors de ces murs est disséminé partout, il faut des sècles pour s’y rendre, et même en transports en commun le moindre déplacement coûte cher. J’ai pris l’habitude depuis de nombreuses années de sortir loin d’ici. Il ne me revient pas plus cher d’aller un week-end à Tours voir le même concert qu’à Paris, et en prime j’ai une pinte au prix d’un demi, deux jours au lieu d'une seule soirée. Je sors de ce monde sans queue ni tête, je ne me mange pas des maux de crâne dans les couloirs du métro, et je ne tousse pas à 19h00 en traversant une rue. Mes oreilles ne sont pas agressées au même niveau. Décidément j’espère que vendredi ce sera bon. Que je ne reviendrai plus ici qu’en vacances ou en week-end, et que je pourrai de nouveau visiter cette ville et son immense banlieue comme un touriste. Ne compter que ce qui est beau. Oublier tout ce qui est laid. Pour le reste j’ai envi de faire ma vie ailleurs. Avoir plus de place. Sortir du système d’une des cinq plus grande, riche et peuplée, agglomération du monde. J'en ai marre aussi d'avoir l'impression d'être entouré de victimes de la mode et de personnes qui sautent sur la dernière innovation débile qu'on leur lance sur leur ronflante capitale lumière... Technologique, comme artistique, je n'en peux plus de les voirs se rassasier de la confiture que l'on donne à ces cochons de bourgeois (ou immitateurs). Si je pouvais je pousserai bien le vis à aller habiter là-haut sur la colline comme le chante Ridan. Regarder passer les saisons et ne plus à avoir à compter et recompter ma récolte de blé. Oui, je suis un peu un immigré qui va chercher ailleurs ce qu’ici ne peut lui offrir. Je ne me suis jamais senti parisien. Tout au plus un banlieusard contraint. Et j’ai toujours convoité l’ailleurs. Pas l'autre, pas Paris.
Si je pars je sens que je vais me fêter ça comme jamais !
à 22:17