C’est la guerre ! ..... Auchan, la vie, la vrai.
En général, chaque samedi matin, entre 12h00 et 13h00, chez moi c’est la guerre ! Je vous l’accorde, après 12h00, c’est plutôt midi que le matin… Pour mes parents qui rentrent des courses vers ces eaux là, c’est clair. Problème, pour moi ce n’est que le matin. En somme, l’heure vers laquelle je me lève, où je prends mon petit déjeuner. Il s’agit pour moi d’un instant un peu crucial. Je me tartine des morceaux de pain en ouvrant doucement les yeux, je prends mon café, parfois en lisant le journal, lentement j’émerge, mon humeur pour la journée se façonne. Bref, cet instant sera déterminent pour la suite de la journée, selon qu’il est été agité ou non, je vais partir du bon ou du mauvais pied dans ma journée. Hier, je suis plutôt parti du mauvais.
Si mes parents rentrent du Auchan vers midi, je sais que je vais souffrir dès le levé. Si c’est vers 13h00, et que je me suis levé une heure plus tôt ça ira. Pourquoi ?
Lorsque mes parents reviennent des courses c’est pas plus compliqué que cela, chez moi c’est le branle bas de combat : la guerre en somme. Il faut aider les parents à vider les courses de l’Espace, ranger les vivres dans le frigo, le garage, les papiers cul dans les chiottes, et les produit d’hygiène dans la salle de bain… Etc. Tout le monde doit s’y mettre, mes parents ne sont pas des militaires, ni des bourreaux, mais c’est une règle qui existe depuis des années chez moi, nulle désertion n’est la bien venue. Tout le monde est mobilisé. Ils rentrent des courses, ils exigent l’A.A.R. (Aide Au Rangement).
J’ai bien essayé de négocier un traiter acceptable. Comme d’aller moi-même faire les courses le vendredi soir. Entre 20h00 et 22h00, l’heure ou le magasin est presque vide, juste avant d’aller sortir. Mais non, ça n’a pas tenu longtemps. Car voyez-vous, il parait que les produits sont moins frais car les ravitaillements se font dans la nuit de vendredi à samedi… En gros « si tu veux faire les courses à notre place, alors va-y le samedi matin, sinon ça sert à rien ». Là, il n’y a plus d’intérêt à ma manœuvre, n’empêche que j’ai réussi à me faire piéger, un samedi matin par mois, maintenant c’est moi qui me tape le Auchan ! Les caddies, les mères de famille hystériques, les bambins pourris gâtés (« Je veux un jeu de GameBoy ou je te fais chier durant toutes les courses, et les autres gens avec »), les adolescentes en colère (« Tu m’achète pas cette jupe/ cet album des L5, je te pourri la journée Maman ! » ou « Mais pourquoi tu refuses que j’aille dormir chez Marc ? Hein pourquoi ? Parce que tu le faisais pas à mon âge ? Mais tu étais coincé ou quoi ? » etc.). Aller au Auchan le samedi matin rend l’humanité moins fréquentable (comme l’a observé Miossec pour le Carrefour).
Dans un livre que j’ai lu et qui m’est apparu vraiment affligeant, j’ai toutefois trouvé une explication qui me permette de subir en silence. Le livre, « les Hommes viennent de Mars, et les femmes de Vénus », explique que la femme, lorsqu’elle revienne de la grande surface, pose les courses, et sans dire un mot attend que l’homme vienne l’aider à ranger (si ce n’est à tout ranger). Voilà ma mère. Longtemps donc ça s’est passé ainsi chez moi. Elle revenait, et attendait l’aide de mon père. Lui, dans le canapé, occupé à savourer une matinée libérée après une semaine surchargée (mais ma mère a eu la même semaine), se voyait réprimander de ne pas se presser de venir aider. Du coup il y a parfois eu des cris, et lui, ben il a fini par venir aider, et non content de sa mission domestique, est venu solliciter notre participation à cette belle œuvre collective.
Depuis dix ans, chez moi, le samedi matin, je peux le dire, vers midi « c’est la guerre ». Plus tard, si j’ai le temps, je parlerai d’un autre phénomène familial : le barbecue du dimanche matin à la belle saison (matin qui est toujours un midi).
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