Etrange, comme chaque année, nous nous sommes dispersés, étrange, comme chaque année, nous ne nous donnons déjà plus de nouvelles. Il en va ainsi depuis que nous nous connaissons, uniquement amis le temps de l’été, parfois un texto durant les autres mois de l’année, pas de coup de fil, pas de courrier, rarement, très rarement, un petit mail de trois ligne, bonne année, éventuellement bon anniversaire, vers mai juin un court message, à peu près celui-ci : « Tu viens cet été ? Tu viens quand ? ». Etrange. Somme nous vraiment amis, sommes nous si liés ? Pourtant, bon an, mal an, nous nous retrouvons. Des liens s’approfondissent, d’autres se distendent.
Etrange comme après une rentrée qui m’a laissé sur les rotules je repense à nous, à nos marches vers la plage, nos après-midi à jouer au volley (essayer du moins), nos virées le soir dans les bars, les parties de uno, les billards. Il m’a semblé traîner les pieds comme un bagnard durant la plupart de l’été. J’ai vraiment été trop con. Maintenant, les larmes au bord des yeux, je chéri ces instants, ces moments ensoleillés, pourtant je ne suis pas triste. Aujourd’hui n’est pas un jour si moche. Non. Seulement, je ne sais pourquoi, c’est étrange, ce soir j’ai un sentiment amer, le remord d’avoir laissé le temps partir trop vite sans avoir cherché à d’avantage en profiter, sans lui sourire. J’attendais mieux. Quel mieux sincèrement ? Sûrement pas aujourd’hui, ni ces jours actuels qui me paraissent plein de fatigue, de brouillard. J’aimerai aller à l’ombre d’un arbre et m’endormir, à l’ombre pour me protéger du soleil.
Etrange. Pourtant aujourd’hui n’a pas été une mauvaise journée, mais devant le lendemain je me présente de dos. Je regarde derrière, vers cet hier que déjà j’embellie.
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à 13:07