--> les dix autres ont déjà été complètement mordus dans un épisode précédent...
On me l’a demandé dans un petit courier. « As-tu revu la jolie jeune fille qui t’a fait mordre tes dix doigts ». La réponse est oui. A vrai dire je ne désirais pas trop le mentionner tant cela fut pathétique. Une grande déception en somme.
Elle est arrivée en retard. C’était une conférence, un après-midi. Bref, n’ayant plus des cours très souvent, notamment ce matin là, j’arrivais passablement réveillé. Assez pour ne pas la voir dans un coin de la pièce (pièce contenant tout de même environ 250 personnes…). Je ne l’ai vu qu’un peu plus tard. N’écoutant rien, comme à son habitude (et la mienne également). Elle était toujours aussi charmante, est-il utile de le préciser ? Elle était pas vraiment assise, elle avait mis ses pieds sur le siège, bref, Elle dans toute sa splendeur, glandeuse suprême, car évidemment c’est le genre de fille qui me plait, du genre qui fait celle qui révise pas ses contrôle et a ensuite la meilleur note.
Même lorsqu’on est en cours à 25 ans, les bonnes habitudes du lycée ne se perdent pas. Malgré la présence de femmes beaucoup plus âgés parmi nous, faut pas croire, ce sont souvent les pires pipelettes.
Il s’agissait de la dernière conf’ de l’année, bref, tout le monde se retrouve, ça discute, ça se déplace pour aller voir machine (j’utilise le féminin non par sexisme, mais parce que sur 250, il n’y avait qu’une dizaines d’hommes, pas pour autre chose, soit dit en passant !), ça rigole fort. Les deux malheureuses conférencières avaient de quoi s’arracher les cheveux, quant aux fayotes, bien devant, elles répétaient sans arrêt « Chut !!! chut !!! » et « Mais ! Euh ! Chut !!! » (ce qui se comprenait largement vu le boxon dans la salle). Bref, n’osant pas trop jusque là, je suis allé voir ma mystérieuse jeune fille aux baskets sur le siège. Bilan : discussion agréable, elle s’appelle Anna, elle est célibataire, et là, dans l’immédiat, elle se fait chier grave. Une de ses copines (ou connaissance) se point au bout de cinq minutes, s’installe, bref, je m’en vais en saluant Anna et regagne ma place, non sans qu’elle n’ai glissé un « à tout l’heure à la pause ? On se fume une clope ensemble ? ».
Pause tant attendue. On se grille cette clope, on prend un café et on le boit en rallumant une autre clope. Imaginez moi, accro nicotinique qui culpabilise de sa surconsommation, avec une jeune fille qui ne vaut guère mieux. Ma grand-mère disait (et dit toujours d’ailleurs me semble-t-il) : « Qui se ressemble s’assemble ». Et moi, avec Anna je me serais bien assemblé voyez-vous.
Mais le sort s’acharne. Les copines d’Anna s’en vont. Elle est en covoiturage avec elles, celles-ci ne comptent pas rester jusqu’à la fin. Anna me demande si je m’en vais aussi. Mais je n’ai pas signé la feuille de présence (à l’inverse d’elle). Donc hors de question de se barrer, cette signature vaut 500 balles (francs) sur la feuille de paie. Ultime tentative de sauvetage à lancer, me dis-je dans ma tête. Anna est plus rapide que moi qui par ces fortes chaleurs suis accablé par la lenteur.
_ On s’appelle ? me demande-t-elle sur le point de partir.
_ Oui, sans faute, je t’appelle ! dis-je avec enthousiasme
Je retourne vers mes ami(e)s tout content de moi. Je me fume une clope, avant de réagir. « Et j’appelle quel numéro bordel !!!! ».
Qui dit mieux ?!!!
20 juin 2003
lien vers le sommaire de mon journal
à 15:15