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mise en page par Génie

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"Demande toi ce que tu peux faire pour toi!"

Le flot est loin de se tarir par ces temps qui courent. Je suis loin d’être cet homme idéal. Je le poursuis, je me retrouve seul au petit jour et bien faible. Façon de parler d’ailleurs, c’est finalement le plus souvent lorsque la nuit est tombée, loin des lumières, que je me délite. Besoin de parler. Besoin de m’exprimer. Les fantasmes reprennent le dessus au moment du bilan. Oui, je suis loin d’être cet homme idéal sur lequel tout glisserait comme sur les plumes du canard.

 

Il y a une voix pour souligner mon mérite. Il y en a pour souligner mon courage. Il y a aussi ces proches qui aimeraient vivre intensément comme moi chaque moment de leur vie. Connaître ces hauts vertigineux que je dois leur sembler côtoyer. Et ces affres. Je me sens pourtant vivre bien petit. Mes canyons sont creusés par mes angoisses, mes peurs de vivres. Mes voltiges, mes envolées, sont souvent montées à coups d’inconscience que je paie plus tard en retour lorsque le vent quitte les voiles.

 

Je sais que je fatigue. Je fatigue souvent, l’âge est passé. L’âge est venu où ce serait bien moins d’excès. On est amusé d’un enfant qui joue avec la flamme de la bougie. Je ne suis plus un enfant, je n’approche plus mes doigts des bougies… Si encore c’était pour une vie de folie que je vous appelais. Mais non. J’appelle du fond du canapé, les yeux contemplant le papier peint. Je m’aime. Mais sans doute pas encore assez. Et parfois trop. Je suis ainsi.

 

« Demande-toi ce que tu ferais si tu passais moins de temps à te demander ce que tu devrais être, et ce que tu devrais faire pour être…. Demande-toi ce que tu ferais si tu ne pouvais rien changer, si tu devais vivre en étant toujours cette personne que tu es là… Tu ne pourrais rien changer. Demande-toi, et joue avec tous ces bouts, de manière à faire plaisir, à te faire plaisir, faire plaisir aux autres…. ».

 

Je suis muet. Incapable de parler. Les autres me fixent. Amicales, ils ne me jugent pas. Ils attendent. Ils voient bien que rien ne vient. Mais ils attendent. Ils croient en moi bien davantage que moi. Je me disloque. Leur croyance en moi me terrasse. Où croient-ils que je pourrais puiser de quoi ouvrir la bouche, jouer devant eux, les faire rire, improviser ? Soudain Sarah s’avance, l’air sévère, magistrale, buvant elle-même ses propres paroles, comme il se doit sans doute pour une prof de théâtre… Je ne sais pas, je n’en ai pas connu d’autres. Elle se lève et lance en mimant je ne sais quoi avec sa main : « Demande-toi… ! ».

 

Dans l’état où je suis la nuit se rappelle de cet homme que je ne serais jamais. Ma nuit. Et je me DEMANDE. Eh bien si je devais faire quelque chose, alors ce serait écrire. Simplement parce que depuis un mois, depuis le début de ce mois merveilleux, je n’imagine rien d’autre qu’écrire dans les moments où tout va si merveilleusement bien. Comme dans les moments où cela allait si mal.

 

 

Ecrit par Wandess, le Jeudi 25 Août 2005, 23:02 dans la rubrique "Ecrits de la vie...".