Rêve étrange, pénétrant... et con...
Comme cette nuit j’ai réussi à dormir, je vais faire un truc qui est vachement intéressant, et surtout extrêmement original, c'est-à-dire que je vais raconter ma nuit. A coup sûr c’est un truc qui va passionner les foules. Mais bon ça arrive. Donc cette nuit j’ai dormi. Et en plus j’ai rêvé. Car ça arrive aussi. Eh oui. J’ai fait un rêve, qui sans être aussi révolutionnaire que celui de Martin Luther King, a le mérite de m’amuser. Donc je le raconte. Alors voilà, je prends le TGV. Enfin façon de parler, parce que je ne me rappelle pas que je monte dedans. Mais c’est l’intérêt des rêves, on se fait pas chier à composter le billet pour monter dans le TGV. Ni à faire deux heures la queue aux guichets. Dans un rêve, on peut être directement dedans, directement le billet composter dans la poche et c’est très bien. Il n’y a pas non plus forcément le problème des bagages à se trimballer et à monter dans le porte bagage. Ni d’ailleurs à les en descendre, puisque dans mon souvenir si j’avais des bagages pour ce voyage, à l’heure qu’il est elles doivent toujours être dans le train. Eh d’ailleurs c’est bien pour cela que depuis que je suis réveillé je m’arrange pour ne pas occuper ma ligne téléphonique trop longtemps, au cas où la SNCF m’appellerait pour que j’aille rechercher mon sac. On sait jamais...
Je ne sais pas pourquoi j’ai raconté l’histoire du train parce qu’il faut bien le reconnaître, pour raconter la suite de mon rêve, ça sert à rien. Bon, mais passons. Pour la suite je vais plus faire dans la narration. D’abord parce que ce sera plus simple à suivre pour ceux qui ont lu jusque là. Et ensuite parce que j’en ai envi. Donc c’est une bonne raison. Mais je vais aussi essayer de pas faire trop long.
Je descends du train à vapeur, Fred est sur le quai de la gare, il a un doigt dans le nez et il m’explique qu’il est un peu enrhumé. On parle du climat. Ici il est pas du tout pareil qu’ailleurs… Il y a du soleil et c’est l’été. Or Fred tombe toujours malade en été. Quand on le connaît pas forcément on le sait pas. Si on le connaît on le sait. Moi je le sais.
On arrive chez Fred en 4x4. Normal il n’y a pas de route ici. D’une certaine manière c’est un peu le far west. Fred conduit avec une main dans la poche. Il a l’air épuisé. Je ne lui demande pas pourquoi, mais quand nous arrivons chez lui je comprends. Il a fait le grand ménage ces derniers jours. Il m’explique que c’est parce que les parents de la petite vont venir la rechercher. Je vois la petite en question, elle doit avoir dix ans et elle me pose tout un tas de question et c’est saoulant. Quand Fred se lève et revient avec un verre et un aspirine, je lui demande s’il ne peut pas m’en filer un aussi. On commence donc cette journée (puisqu’il est très tôt) par un aspirine. Comme après un café je me prends une clope. Normal.
_ Bon va prendre ta douche maintenant s’il te plait ! lui dit Fred.
Mais elle est un peu chiante et bêcheuse alors elle fait : « Eh pourquoi j’irai prendre ma douche d’abord ? ». Alors Fred argumente bien cinq bonnes minutes où elle lui dit « t’es pas mon père, alors pourquoi j’irai prendre ma douche quand tu me dis d’aller prendre ma douche hein d’abord? ».
_ Parce que si t’y va pas tu vas te prendre ma main dans la gueule ! dis-je.
Avant j’étais magnanime et patient, mais là la petite commence à me saouler. En fait mon irritation a commencé lorsque je me suis rendu compte que la fille était une des deux jumelle à la con qui passe à la télé, soit Mary-Kate Olsen, soit sa sœur pas mieux qui si je ne m’abuse s’appelle Ashley (c’est des Américaines, c’est pour cela les prénoms à la con).
Apparemment la gamine n’est pas si con que ça, parce qu’elle a compris, ce que tous les enfants ne comprennent pas toujours, que lorsque je parle sur ce ton ça veut dire « fait pas chier ». J’ai beaucoup les enfants. Mais à côté de cela j’aime pas les petits cons et les petites connes. Et surtout je déteste argumenter.
Elle obtempère. Et elle file à la douche. Je regarde Frédéric qui caresse le dessus de la table avec sa main en regardant dans le vague. Et qui ensuite observe ses ongles.
_ Faudrait que je pense à couper mes ongles, dit-il.
_ Elle fiche quoi ici cette fille ?
_ Ben je la garde… C’est mon boulot. Je garde Ashley.
_ Tu devais pas chercher du pétrole en venant travailler ici ?
_ Eh si… Mais il n’y en a pas.
_ Comment ça se fait.
_ Ca se fait qu’ici c’est pas une région où il y a du pétrole. Ca arrive. Il y a pas du pétrole partout…
Je suis assez surpris qu’il découvre cela. Faire tant d’étude pour découvrir qu’il n’y a pas de pétrole en Camargue…
_ Nan mais je déconne. Je savais qu’il n’y en avait pas. Je suis là à cause d’Ashley… Je te raconterai. C’est à cause de cela que je vous ai demandé de venir…
_ Qui nous ?
_ Les autres ne devraient pas tarder…
_ Quels autres ?
C’est mon rêve, et je trouve que ça devient un peu agaçant que tout le monde sache ce qui va se passer sauf moi …
à suivre...
Texte intégral
à 17:12