Mon amour meurt au pied d’une tour grise et immense. Et moi, je vois mon visage dans le miroir rayé de l’ascenseur. On t’y traite de pute, mon amour traité de pute. Son prénom est associé à celui de la salope de l’immeuble. Oh Maria ! Mon cœur étouffe en montant en haut de cette tour. Une odeur d’urine est imprégnée à la moquette de l’appareil. Les chiffres défilent au cadran. Je hais ce que vous faites de cet endroit. Il y a en moi l’envie de tuer. De voir mourir. On n’est pas préparé à cela d’où je viens. D’où que l’on vienne on n’est jamais préparé à ces choses là.
Je sonne à la porte de tes parents. La montée a été douloureuse. J’ai arraché le miroir, j’ai trouvé celle solution préférable à voir ton prénom ainsi insulté ma belle. Sur le palier, sur le mur à côté de ta porte, une flèche tracée au marqueur indique que chez toi vivent des Portugais. Personne ne répond. Une femme ouvre sa porte juste à côté.
Je revoie la voiture de police. Le SAMU s’est ajouté. Des gyrophares illuminent ta cité. Une de tes collègues du Monoprix est à genoux, tenant sa tête dans ses mains. La R11 est encore là. Avec ton sang sur le pare-chocs. Un rodéo parmi tant d’autre. Une histoire de celui qui aura le plus gros sexe en faisant une fois de plus n’importe quoi avec son engin. L’engin te trouve sur son chemin. Encore un jour en France…
Mon amour meurt au pied d’une tour grise et immense.
A Cyntia qui voit ces choses là...
à 17:40