Un livre qui m’a mis à la lecture. Un livre que j’ai dévoré. Un presque classique à son époque. Même si « Les nuits fauves » en film ont attiré bien plus de monde, et encore plus la polémique. L’histoire est belle. Belle et banale. Belle et triste. Si ça trouve l’histoire pourrait même être très moche en fin de compte. Il s’agit d’amour. Un amour entre le narrateur et Laura. Une jeune fille très jeune, dix-sept ans je crois, spontané, explosive. Non, on en sait rien en fin de compte. Elle est amoureuse du narrateur. C’est tout. Rien ne dit si elle est explosive, on sait juste qu’elle explose, qu’elle tombe folle amoureuse de lui, et qu’elle ne veut pas le laisser tranquille dans sa petite vie à lui, dans sa petite vie d’homosexuel séropositif. Elle va lui en faire baver. Elle va le faire douter. Elle va le ramener à la vie.
« Les nuits fauves » avait défrayé à l’époque la chronique. L’histoire d’un pédé dont une nana plus jeune tombe amoureuse. Elle va lui refiler ce fameux virus dont on parle tant. Le film, inspiré du livre, va représenter la génération sida. Cyril Collard sera une bête noir. Le salaud qui refile le virus. Et le fauve, l’écrvain qui n’aura offert qu’un livre, et des bribes de son journal intime, rien de plus comme bibliographie. Une filmographie à peine plus étoffée. Un film choc, inspiré de ce même livre. Récompensé aux César, auteur absent. Mort. Cause VIH.
Un film bien inspiré, des plans style mateurs. Cyril Colard a aussi laissé un court métrage en plus. Son film est un film d’auteur. Mais avec une histoire. Une intrigue. Des accélérations. A celui qui le regarde d’apprécier. Des pommés. Des bourgeois. Tout cela mélangé. Les qualificatifs en deviennent superflu. Des individus guidés par le sex. Un brin de SM par là. On entrevoit la mode à venir. La mode du SM. Où le SM devient chic. Des skins appariassent là. On revit l’époque. Les grandes mobilisations anti-FN de la fin des années 80, du début des années 90. L’homosexualité enfin. Enfin tolérée. Enfin dévoilée. Un film qui en parle. Sans cliché.
Le livre offre encore plus. Un style cru, mais sans vulgarité, sans facilité. Sur la lame. Maîtrise impeccable. Un livre que j’aurai aimé écrire. Mais ce n’était pas ma vie. Je m’en suis seulement inspiré. J’ai lu et relu. « Les nuits fauves » n’est pas qu’un témoignage, c’est une époque toute proche, mais qui a déjà été si vite oubliée. Moi je n’oublie pas. J’ai aimé à la folie ce bouquin. On pourra me dire que je n’ai pas tout compris. Mais je ne l’ai pas analysé. Je l’ai dévoré. Je l’ai aimé. Et c’est déjà pas mal.
« Les nuits fauves », film comme livre, finissent par cette question que tout le monde ce pose. Laura a-t-elle été contaminée. Cyril Collard répond non. Les médias sont allés plus loin. Elle en serait morte. Détester l’auteur ou non après, lui en vouloir pour sa lâcheté, ou lui accorder une grâce, ce n’est bien sûr pas la question que je me suis posé. Etrange d’ailleurs comme cette polémique Cyril Collard en propagateur du VIH avait il y a quelques années plu aux médias et aux foules. Des personnes qui ne connaissaient rien de lui étaient venues le juger en place publique. Etrange comme ça rappelle une autre polémique plus récente au sujet d’un certain chanteur.
« Les nuits fauves » est un livre que je vous conseille. Dès les premières pages on ne regrette pas de s’être emparé du bouquin. Il est en poche, chez « J’ai lu », n’hésitez pas à le vous le procurer. Il n’y en pas des tonnes qui soit à ce point des monuments que les touristes oublient de visiter. Pourtant il vaut le détour.
Les nuits fauves, Cyril Collard, ed. J'ai lu, 4.5 euros environ.
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à 11:43