>
Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)
 Ecrits de la vie...   Fiction   Les aventures de Paul-Henri   Nouvelles   Z 

mise en page par Génie

Précédent - Suivant
La putain et l'humilié sans sexe.

Il y a des putains, ceintures en cuire et le sexe rasé qui déambulent sous des lampadaires. Il y a des salauds la mine grise et la cravate de travers qui glissent leurs doigts dans leurs bottes à deux sous. Il y a des sexes blafards, la peau engourdie qui se font avaler par des langues de seize ans. Il y a des coréennes sans peau et des seins trop petits qui ravalent leurs peine. Il y a Vincent Delbas-Loubay, avocat chauve, qui n' a plus de femme. Vous savez celle qu' il a épousé il y a vingt ans, avec ses boucles blondes et ses yeux vanille. Elle s' est barrée la Caroline aux sourires d' ange et à la taille si fine, si fine. Mr Delbas-Loubay, il est tout con, il est tout seul avec la pension alimentaire qu' il lui verse. Caroline est avec un sculpteur, a deux filles aux joues Canelle, et méprise son ancien mari. Vincent Delbas-Loubay, lorsqu' il rentre le soir, a un appartement vide, vide, vide, a l' alcool triste, triste, l' amour glauque, glauque. Il se regarde dans le petit miroir du salon, il voit sa gueule moche et ses yeux cernés pleins de souffrance, la graisse molle de son ventre qui pendouille au nombril. V. Delbas-Loubay va chez les prostitués, les petites femmes aux yeux tristes et aux billets d' euros dans la dentelle rouge. V. DElbas-Loubay il a des rides dans les yeux, des crampes dans le sexe qui n' aime plus. Mais lorsqu' ils se trouvent dans leurs bras, à toutes ces filles de joie, qui offrent de la joie à ceux qui n'en ont pas. De la joie, on en marchande, un substitut de bonheur, du slimfast amoureux, des calories de tendresse pour de faux. V. Delbas-Loubay il revient dans sa piaule. Il a cinquante ans. Des larmes pleins les yeux. Des catins en étoile. Les seules, les seules, ces femmes dite de petite vertu, ces femmes dont même le cul est plus noble que Caroline qui crache sur son mari après lui avoir bouffé son fric, ces femmes bien plus digne dans leur draps-caravane que la grande bourgeoise hypocrite qui s' achète du Dior avec la pension alimentaire de son ancien époux qui crève, crève, humilié comme un chien, seul, seules ces femmes. Elles sont ce qui lui reste. Des épouses de tous les soirs, qui disent jamais Non, les seules qui savent le prendre dans leurs bras.

 

Découvrir, ou redécouvrir le journal de Lou… cliquez  ici !!!

 

Ecrit par Lou, le Mardi 6 Janvier 2004, 22:45 dans la rubrique "Nouvelles".


Commentaires :

  Abyssia
06-01-04
à 23:11

En lisant ton article, j'avais le sourire figé sur les lèvres...
Oui, les filles de joies, comme je préfère les appeler, valent parfois plus de beaucoup d'entre nous...
Le tout est de comprendre pourquoi elles en sont arrivées là. Souvent, on ne regarde pas plus loin que le bout de son nez, on se dit qu'elles sont là parce qu'elles aiment ça... Et on les traite de saloppes.
Mais pour beaucoup d'hommes, comme dans ton récit, elles sont les seules à apporter un peu de réconfort.

Je n'aime pas les prostituées, mais je les respecte...

Abyssia

  Ezekiel
06-01-04
à 23:34

Comme j'ai eu plaisir à te lire, moi qui ne te connaissais pas. Ce texte aborde un sujet tellement délicat, tellement brutal oserais-je dire... J'apprécie énormément le courage qu'il a fallu pour poser un regard là dessus, ne pas le détourner, et le retranscrire ici pour nous... Tu t'en es très bien sorti. Je ne suis sans doute pas le premier à commenter la qualité de ton texte, ni le dernier mais il fallait que ce soit dit.

Je te félicite, pour ne pas être tombée dans la facilité, tu as su passer au dessus de l'image "déchêt" que véhiculent ces filles de joies (ou ces putains selon la bouche qui prononce le mot) pour les montrer comme une source de réconfort, même si cela est dirigé par l'argent. Mes félicitations également pour ne pas assimiler leurs clients à des pervers, même si le phénomène existe, il est minoritaire. Merci de ne pas avoir franchi la porte du "sexisme" en montrant un homme posé en victime, et une femme ici bourreau.

En résumé, ce texte est une prouesse à mes yeux. Continue d'avoir autant de sensibilité et de discernement sur tout autre sujet, et tu aura un lecteur de plus...

Ezekiel Rosario. 


  lou_
07-01-04
à 20:46

Re:

Merci beaucoup, si tu veux, je te donne l' adresse de mon blog...Ou il y a ce texte également mais je l' ai envoyé à Wandess car j' aime bien son idée de journal collectif.

http://www.20six.fr/lou_

Lou.

  Anonyme
27-02-04
à 08:09

Re: