Je n'arrive pas à vivre. Je n'irai pas chez vous.
Mets pas tes coudes sur la table, tiens toi droit... et voit du monde! Au deux premiers complets ils manquaient le troisième larrons tout aussi con, tout aussi saoulant, tout aussi fatiguant... Les voici enfin tous les trois réunis. Comme trois gros boulets qu'ils sont. Pfff... J'en suis fatigué. Je dis oui je viendrai. Oui oui!!! Si, je rappelle même. Je confirme. "Je viens demain" m'entends-je dire. Et là? Là rien. Pas de satisafaction. Pas même un peu réjoui d'avoir pris une décision. Cette décision d'y aller. Pire même. Il me semble bien que ça m'emmerde. Ai-je envi de parler? Ai-je envi de faire mon petit cinéma "je vais bien tout va bien"? Ai-je envi de leur parler de la pluie et du beau temps, du monde qui est malade, de la défaite de l'OM, de mes réussites et mes désespoirs... M'épencher. C'est à peu près tout ce que je pourrai faire. Pester. Râler. Maudire. Exommunier.Ils me ferront me mettre en colère. Ils rigoleront. Ou me regarderons de travers. Peut-être chercheront-ils à me contredire ces connards! Alors non. Je ne viendrai pas. Et puis vous avez qu'à venir si vous tenez tant que cela à moi... Je ne peux pas venir. Je ne peux pas... Je ne peux pas! Je ne peux pas !!!
Volte-face.
Et puis... Et puis... La colère est à son comble, et en moi. "Tout compte fait bien réfléchi je ne viendrai pas... Ca me fait chier". Je n'ai pas dit : "Je ne veux pas vous voir". Mais le dérrapage est évité de justesse. Pourquoi se voit-on? Qu'est-ce que vous m'apportez? Rien. A part de l'ennui. Et un vertige à l'idée d'aller chez vous. Une fatigue profonde. qui se transforme en colère. Contre vous. Mais surtout contre moi. Parce que je sais quel est celui qui ne va pas bien. Sombre dix fois par jours et est au bord de la rupture. Et n'a, en tout et pour tout, pour se raccrocher, que l'écriture. Et ce roman formidable qui absorbe ma vie. Mon coeur bat pour ces pages que je noirci. Mais pour rien d'autre.
Je ne t'en dis rien.
Je n'arrive pas à vivre. Je n'irai pas chez vous.
