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mise en page par Génie

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"Couleurs de je" (Première partie)

Lorsque j’ai vu ce con arriver à l’aéroport je n’imaginais absolument pas que son petit voyage allait me tuer. Même si on ne peut pas exactement employer se terme, c’était pourtant un peu ce qui allait se passer. Seulement je ne le savais encore pas. Alors qu’il me racontait sa formidable découverte je rigolais, persuadé qu’il se fichait entièrement de ma gueule. Toute son histoire était énorme, bien trop pour que je puisse y croire. Il le savait très bien. C’était pourquoi il racontait quand même, tout en me promettant sans cesse que j’allais être bien surpris et beaucoup moins rigoler.

            Il ne m’a pas réellement tué, d’ailleurs ça n’a aucun lien, la mort d’un être est souvent liée au hasard. Il n’an a été responsable en rien en vérité. D’ailleurs ce n’était pas lui qui avait trop bu, il ne touchait jamais une goutte d’alcool. Son seul tort fut de n’avoir jamais réussi à décrocher son permis de conduire et d’avoir abandonné trop tôt. En même temps en habitant Paris il n’en avait pas besoin. Seulement aujourd'hui je peux constater l’ironie des choses. Il aurait eu son permis de conduire, ma vie n’aurait jamais été bouleversée de pareille manière. Je serais peut-être d’ailleurs toujours passée à côté.

 

            Au début nous nous étions amusé de façon gentille. Il nous préparait à tous les deux des « cocktails » de toutes sortes. Une fois il avait accéléré la pousse de nos cheveux avant de nous rendre à un concert de hard rock. Une autre fois, j’étais ressorti de chez lui avec les cheveux tout à fait blond, et ce sans aucun colorant. Tout était entièrement naturel. C’était devenu leur couleur réelle. Au bout de trois jours il m’avait préparé une mixture et j’avais retrouvé ma coloration d’origine. Tout ce qu’il avait appris à faire était réversible. Comme lorsque pour halloween nous avions remporté le prix des déguisement les plus affreux. Bien sûr nous ne nous étions pas déguisé et il s’agissait de vraies verrues, de vrais bosses. Mais après tout cela, le stade des petites expériences passa vite, ça s’appelle l’envie de nouveauté, de découverte. Il devint ainsi pour le temps d’une soirée un vrai clone de Johnny Hallyday. Il fit forte sensation dans les rues. Pas besoin de le cacher, on a mis deux heures pour faire un kilomètre. Il savourait cet instant de gloire avec délectation tout en pouvant se réjouir d’abuser tout son monde. Une autre fois il passa une semaine dans la peau de Bertrand Cantat, et là, pas besoin de faire un dessin pour que tout le monde comprenne qu’auprès des filles ce mec à carrément la côte. Guillaume revint difficilement à sa peau de tous les jours. Pour ma part j’observais et je me rendais compte qu’à sa place, j’aurais sans doute eu aussi du mal à retourner dans le corps d’une personne que plus personne ne regarde. Je ne le suivais pas pour cette simple raison. En outre je n’en avais pas besoin. Être un pote à Bertrand Cantat est plutôt un beau rôle, ça passe aussi très bien auprès des filles. En outre j’y ai trouvé l’avantage de pouvoir prolonger mes aventures dans le temps avec à peine quelques mensonges. J’ai rencontré Chloé de cette façon là.

 

            En sommes je n’aurais jamais dû être trempé dans la dernière expérience de Guillaume. Je trouvais que ça allait trop loin. Seulement il avait absolument besoin de moi. Il avait commencé à s’agiter avec cette idée là déjà un mois avant. L’air de rien, par rapport à ses dernières trouvailles, je me sentais davantage séduit. Je mentirais en disant que je n’y avais jamais songé. Seulement cela m’avait toujours paru impossible. Lorsqu’il a évoqué ce projet pour la première fois, je l’avoue, j’ai ensuite passé pas mal de nuit à réfléchir à sa proposition. Oui, par rapport à la fois où il avait pris l’apparence de Jean-Paul II, j’étais nettement plus tenté. Il n’y avait d’ailleurs aucune comparaison. Quand il me téléphona juste la veille en me suppliant, il n’eu pas tant de difficultés que cela à me convaincre.

            Il n’avait pas besoin de moi d’ailleurs. Du moins pas vraiment. Il avait trouvé deux filles et c’était juste là son problème, il lui fallait un mec volontaire. A mon avis les deux filles ne savaient pas non plus dans quoi elles mettaient les doigts. Si ça se trouve elles n’y croyaient pas plus que cela. N’empêche que lorsque j’étais arrivé elles étaient déjà là. Guillaume avait déjà préparé la mixture. Elle était orange cette fois là. Une des filles a demandé en rigolant s’il les avait juste fait venir pour boire une orangeade.

_ Tu vas moins rire dans un quart d’heure ! l’a-t-il averti en mettant le broc à réchauffer au micro-onde.

            Une des deux filles, à vue d’œil, devaient avoir vingt ans. La seconde était beaucoup plus jeune, elle n’avait sans doute pas davantage que seize ans. A ce que j’avais compris j’étais en binôme avec elle. Bien qu’elle ait eu dix années de moins que moi je n’étais absolument pas dérangé. Dans un sens ça allait aussi me rajeunir un peu. A défaut de voyage dans le temps je ne refusais pas de prendre cela. Mon enthousiasme était au plus haut. La fille s’est levée pour aller chercher des bières au frigo, bien que Guillaume lui ai dit qu’on aurait pas le temps de les boire.

_ Après on pourra quand même les boire non ?! a-t-elle remarqué amusé.

            Elle était absolument ravissante. Son visage était encore un peu enfantin. Mais physiquement elle avait tout d’une grande. Je n’ai pas pu me détourner d’elle, sa poitrine bien que pas très grosse était adorable sous son petit haut blanc. Je voyais son soutien gorge en ombre en dessous. Il était de trop petite taille pour elle. Elle ne portait qu’une légère jupe, n’importe qui aurait trouvé ses jambes très jolies, et attirantes ses fesses bien rondes et rebondies. Guillaume a déversé son breuvage dans quatre verres. Ensuite je suis parti avec la fille dans une des chambres. Si j’avais bien compris, pour maîtriser le processus, il ne fallait pas que nous soyons tous dans la même pièce. Guillaume avait dit : « C’est même capital ! ».

            Nous nous sommes assis sur le lit la fille et moi. Elle s’appelait Sarah. Nous nous sommes regardés. Elle rigolait, elle ne devait pas encore tout prendre bien au sérieux. D’ailleurs tout cela ne semblait pas plausible, elle devait nous prendre pour de sacrés déjantés. Depuis le retour de Guillaume j’avais dû plusieurs fois déjà me pincer pour me convaincre que je ne devenais pas tout simplement fou. Elle était vraiment très jolie, si nous avions été là pour autre chose, j’aurais sans doute essayé de l’embrasser. Son âge ne m’aurait pas dérangé je crois. En cognant nos verres l’un contre l’autre, je me suis mis à bander à l’idée de ce qui m’attendait. Bien sûr je ne savais pas tout ce qui m’attendait. Nous avons bu. Elle s’est endormie au bout de quelques secondes. Je n’ai pas tenu beaucoup plus longtemps qu’elle.

 

Deuxième partie

Ecrit par Wandess, le Lundi 15 Septembre 2003, 20:11 dans la rubrique "Nouvelles".