En même temps cela aurait été très étonnant qu’au moment où je m’arrête de fumé je ne tombe pas malade. Il semble qu’à chaque fois que je tente cet exploit qui consiste à rompre ma dépendance avec le tabac, je doive me retrouver avec la crève. Finalement je me dis à présent qu’il doit y avoir forcément un lien. Quelqu’il soit, il est fort probable qu’il existe. Qui sait, peut-être que la cigarette, ce si puissant poison, tue aussi les microbes, ou du moins réduit leur développement ? Si un médecin passe par ici, je veux bien avoir sa version des choses. J’ai oublié de demander au mien, tout hésitant à accepter cette jolie feuille verte et blanche d’arrêt maladie qu’il me tendait. J’ignore pourquoi, mais j’ai ressenti une sorte de culpabilité. Comme si j’abandonnais. Pas face à la maladie, mais plutôt face à mes responsabilités. Il a dû s’en rendre compte mon médecin. Il m’a rappelé qu’être arrêté lorsqu’on est malade est un droit, et que je paye pour cela. Une fois dans ma voiture j’ai décidé de ne pas culpabiliser. J’aurai préféré être en bonne santé. Une fois rentré chez moi, j’oublie totalement, j’ai le goût des médicaments dans la bouche, notamment celui de l’aspégic. On ne pourra pas dire que je m’amuse. Et puis, c’est mon premier arrêt maladie, le premier de ma vie !
Etre malade c’est aussi se faire chier. Impossible de lire sans avoir la nausée. La télévision : elle semble être la seule chose possible. Dans un état normal elle donne d’habitude la nausée. Je ne prends donc pas de risque supplémentaire en l’allumant. Malheureusement à la télé quand on est malade il n’y a que des programmes pour malades, pour inactifs, ou pour vieux. Genre Derrick « Mais qui est le coupable ». Genre Evelyne Thomas « C’est pas mon choix, c’est le tien, il est nul (nous sommes tous de gros cons, vivement que l’être humain disparaisse) ». Alors je fais comme je peux. Un bon bain bouillant. Hummmmm !!! Un disque et, avec, une bonne sieste. En attendant que les médocs fassent leur effet. Je me mets ensuite devant l’ordinateur. Je le laisse éteint. Je n’aurais pas du me réveiller. L’animal m’ennuie. Je ne vois pas ce que je vais pouvoir faire à présent. Il me semble ressembler à la plante verte posée sur le coin de mon bureau. Sauf que j’ai le teint cireux. Mais sinon je me sens légume. Moyennement amusant. J’aurai pensé que c’était plus sympa d’être un légume d’ailleurs. Décidément il y a pire que bosser. Il y a être malade.
à 12:28