"J'attendrai le jour et la nuit
J'attendrai toujours ton retour"
Rina Ketty, J'attendrai
Un peu mielleux ma foi et si décalé. A écouter de préférence la cigarette au lèvre, un digestif non loin et surtout la fenêtre ouverte.
Encore une journée fort bien remplie ma foi.
Il n'est rien de plus éprouvant mais aussi gratifiant au vu du besoin de dépassement de soi ( nous frôlons le livre de développement personnel ! ) et du butin amassé que les aventures urbaines. Halte-là lecteur, continue plus en avant.
Hors-ça ce soupçon infâme qui flotte au dessus de mon crâne comme cette gentille camarde que je salue bien au passage le verre de martini à la main ( et hop ) ; ai-je une tête à arracher les sacs à main des pauvres bougresses arthritiques ou a piller les horodateurs tel un flibustier de Prisunic ?
Qu'est ce qu'une aventure urbaine ? Un exemple simple et concis.
Acheter son journal sans avoir de monnaie :
-Le Guardian s'il vous plaît Monsieur.
-2.20 ( 2.20 quoi ? Patates ? Poires ? Roudoudou ? Oh ! imprécision d'un langage liée à l'amputation sémantique et aux réformes orthographiques ).
A ce stade, un point de non-retour ( non Grafenbergien vu le teint de faïence délavée du commerçant ) est franchi attendu que le vendeur attend ( lui de même ) mon règlement : Or, il a trois choses qui agacent particulièrement ces gens-là :
-Les gens qui n'ont point de sous ( Dieu me tripote, je ne suis pas de ceux-là mais je compatis à leur sort ) et qui ne se rendent compte ( pas compte serait plus juste ) de ce manque de fond ( qui affecte aussi les "œuvres de L.Besson" qui lui le touche ) que au moment crucial entre tous où il faut payer ou se résigner à relire Métro ce que je ne fais pas car je ne lis pas non plus Bilto.
-Les pervers qui feignent de regarder mode et travaux pour
mieux approcher les magazines pornographiques dans un geste d'une célérité à couper le souffle: amen.
-Les gens qui, comme moi, profitent de ce genre de haltes pour faire de la monnaie justement.
Et voici comment cet homme que je ne connaissais pas la veille au soir ( ce qui malheureusement m'empêchera de trouver le sommeil, les yeux rivés au plafond implorant la pitié de cet amateur de gitanes maïs tant courroucé ), cet homme que je soupçonnais juste et bon, cet homme dont le sourire charmant me fit entrevoir les possibilités réduites d'avoir une dentition potable après 40 ans pour les fumeurs, cet homme fut déçu ( lui aussi ) par moi.
Pourquoi ai-je du le décevoir ? Pourquoi ne pas marcher de concert avec lui sur le chemin fleurie d'une vie que l'on voudrait moins morose et plus rosâtre ?
-Vous avez la monnaie sur cinq euros ?
Une inimité de plus.
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