Il s’agissait d’une ces journée de soleil. J’avais éteint mon téléphone portable. Angélique, derrière son comptoir, tout à son travail, n’avait aucune raison de m’appeler. Pour les autres, je ne voulais pas être là. Je ne voulais rien. Ne pas être déranger. Nulle idée de couper tout autour de moi, pas de colère non plus, juste l’envie de me promener en étant à ce que je faisais. Je fais trop souvent des choses en pensant à une autre. Il y a tant de tâche que nous faisons machinalement, comme faire à manger, remplir le lave linge, ou je ne sais trop quoi encore, que nous réalisons tels de automates branchés sur totalement autre chose. Cela devient tel, que parfois, je me surprends lorsque je m’assoie à m’étonner de l’endroit ou je suis. Et je passe sur ces moment où je ne serais plus remettre dans leur ordre chronologique mes actions de la journée. Il me semble nécessaire de respirer. Sentir le banc publique sous mes fesses. Caresser la fonte de l’accoudoir vert-noir. J’espère la sentir de toute mes force sous mes doigts. Réveiller ma main. Je me baisse, je ramasse des gravillons, les fait rouler entre mes deux paumes. Enfouis au creux de l’une d’elle, je les prends un à un. Je les roule entre mon pousse et mon index. J’invente des manière chaque fois différentes de les envoyer au fond du lac. Lili est forte à ce jeu, je trouve cela amusant de faire plusieurs fois la même tâche tout en s’amusant à multiplier les gestes jusqu’à devoir en inventer qui nous ferons éclater de rire. Min de rien, Lili apprend de sacrés trucs à l’école.
Les lycéens sortent du lycée. Les lycéennes aussi. Ils vont se vautrer dans l’herbe. Certains dès qu’il voit une cigarette s’allumer quelque part se ruent sur la personne en quémandant une clope. Je les trouve amusants. Il me vient l’envie de me rouler aussi un splif. Sortir une Despé chaude du fond de mon sac, exploser la capsule avec mon trousseau de clé, et me saouler comme du temps de Lolita. Comme ce temps est loin… Comme il me semble loin !!! Si elle savait comme elle me manque, si seulement elle savait tout ce que j’ai envi de lui raconter. Lui dire qu’Angélique me rend heureux, que je pense souvent à nos plus beaux moment, que je pense à elle en me demandant si pour elle tout va bien, si sa vie croustille autant que nous l’espérions et nous promettions de la faire bondir à toutes les heures du jour et de la nuit. J’ai envi qu’elle me lise. J’ai envi de la lire. Envi de lui dire que je me sens revivre, mais que pour la première fois elle n’est pas là, et que ça me fait plutôt étrange.
Je vais me payer une 8°6. Je la boirai sans toi Lolita.