Les soldes, c'est presque devenu une institution, comme le 14 juillet, c’est le truc que presque personne ne rate. D’habitude, je suis plutôt du genre qui les rate. Une collègue une fois m’a dit « Tu devrais pas, après pour t’habiller tu vas tout payer plus cher ! ». Logique. Oui, sauf que je ne peux pas payer plus cher ce que je n’achète pas. Mon principe à moi, c’est de n’acheter un nouveau vêtement qu’une fois que j’en ai fichu un en l’air, c'est-à-dire à la poubelle. D’une part car mon placard est déjà assez en bordel, et que plus rien ne peut y tenir. Vous me direz : « Alors fait les soldes chez Confo et achète une nouvelle armoire ». Oui mais y a plus de place dans ma chambre !!! Et là, impossible d’acheter en solde davantage de place pour ma chambre. Ensuite, si je ne fais pas les soldes il y a une autre raison. Et oui ! En effet, j’adore les fringues un peu usé, quand c’est trop neuf, je ne m’y sens pas à l’aise. Du coup je garde le plus longtemps possible, et dans cette optique ma grand-mère qui est une excellente couturière et raffistoleuse de vêtement est ma meilleure alliée. Il n’y a que pour les chaussettes que je jette sans me poser de question, toutefois il suffit que ma grand-mère vienne une journée et qu’elle en trouve qui soient trouées pour qu’elle me répare ça : « Non mais, on ne jette pas des belles chaussettes comme ça !!! » (faudrait voir les chaussettes, mais ma grand-mère dit que les goûts et les couleurs…).
A cet instant, vous qui lisez mon texte, je vous devine très intéressés, il faut dire que c’est super important ce que je raconte, et que peu de personnes en plus se sont jusqu’à ce jour intéressé à ce délicat problème des chaussettes et de leur durée de vie. Seulement voilà, le sujet est si vaste que je préfèrerai en parler une prochaine fois (mais bien sûr…), là je suis sur les soldes. Donc revenons-y.
Je disais donc que les vêtements déjà anciens, quoi que dans un état correcte, avaient ma préférence, pour des raisons de confort, mais aussi car je suis quelqu’un qui s’attache beaucoup… euh pas au gens, non, mais plutôt aux vêtements (C’est pas vrai, mais ça m’amuse de le dire). Chacun son truc me direz vous !!!
Et bien pour mon grand retour à ce superbe sport qui est les soldes, je n’ai pas été déçu. A mon grand étonnement je n’ai pas perdu la main, ah ah faudrait me voir, j’ai toujours l’œil, je sais repérer le truc qui au bout de trois passages en machine va être moche*, et quant à déplacer les fringues de rayons pour faire payer le pull à cent balles seulement cinquante, je suis toujours aussi bon. « Ah excusez moi madame la caissière, mais il est à cinquante francs me semble-t-il… ». L’astuce, c’est d’en déplacer assez, comme cela lorsqu’ils vont vérifier ils s’excusent et le passe au bon prix. Pour cela il faut un magasin qui ne se donne pas la peine d’étiqueter chaque article bien sûr, et assez grand et assez mal organisé pour que personne ne remarque vous aidez à la migration des vêtements dans le magasin... Le reste c’est de l’improvisation, moi qui en ai fait en théâtre, je suis sans me vanté devenu très bon… En dehors de ces petits trucs là, on peut voir que je suis expert en solde à un second détail : je suis capable d’acheter pour dix articles en moins de vingt minutes.
Le problème se présente donc à ce moment là. En général je ne fais pas les soldes seuls. Et là j’y suis allé la première fois avec ma sœur et mon frère. Or, je suis désolé de le dire, et j’espère que tout le monde l’admettra, je ne me vante pas, je suis réellement bon tout simplement, mon frère et ma sœur pour leur part sont loin (très loin) d’être aussi efficaces que moi. Ce qui se traduit pour ma part par devoir les attendre durant une heure et demi, surtout mon frère, qui est un être incapable de se décider, d’autant plus qu’il ne peut accepter de porter la même chose que les autres… Ainsi j’ai passé jeudi dernier trois heures et demi à les attendre, alors que j’aurai fait le même parcours, seul, en moins de 45 minutes. Décidément, en solde comme en sport, je ne suis pas fait pour les trucs en équipe.
Samedi, rebelote, re-solde, cette fois avec Mélodie. Mais là, j’ignore pourquoi, attendre devant la cabine d’essayage où elle entrait et sortait, ne m’ennuyait pas du tout, je n’avais plus aucune envie de me presser, j’appréciais que cela dure… La regarder tournoyer devant moi, « tourne un peu pour voir », m’enthousiasmait, surtout lorsque d’un regard elle sollicitait mon avis. Avec en tête qu’elle m’avait promis qu’à la fin de notre périple dans la galerie marchande, nous irions chez Etam Lingerie…
* J’ai été il y a quelques années avec une vendeuse de fringue qui m’a appris à avoir le coup d’œil, distinguer les différents qualités de matière, et m’a donné les clés pour être un champion des soldes.
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