mise en page par Génie

Mc Donald’s, comme pas mal d’entreprises, comme pas mal d’hommes et de femmes politiques, est très préoccupé de son image. Comment beaucoup de monde finalement… L’Oréal semble en savoir quelque chose qui nous promet à tous d’avoir de beau cheveux de Barbie, une belle tronche pour magasine, un super look branché qui nous correspond, et une peau qui, à grand renfort de crème, va rajeunir. Aujourd’hui ce n’est pas ma sœur qui m’a demandé ce que je pensais de ses cheveux. Ce n’est pas non plus ma directrice qui m’a fait deviner son âge. Non ! Moi aujourd’hui c’est l’institut de sondage IPSOS, ni plus ni moi, qui d’une voix douce et chaleureuse m’a posé plein de question pour Mc Donalds’s. Parce que chez Mc Donald’s on se préoccupe de son image. L’important ce n’est pas ce que j’aurais dans mon assiette (façon de parler), ni ce que j’aurais dans mon ventre, pas plus que ce que j’aurais de moins dans mon porte-monnaie. La question n’était pas non plus de savoir ce que je propose comme hausse de salaire pour les employés de l’enseigne au grand M jaune, ni mes solutions pour sortir du travail jetable, de la précarité. Pas plus qu'on ne m'a demandé comment réussir à sortir d'un  Mc Do sans avoir envie de vomir par terre... Mc Donald’s ne me demandait pas non plus comment ils pourraient faire afin que moins d’étudiants aient besoin de travailler chez eux pour payer leurs études. Non, le but de cet appel était de me poser des questions afin qu’ensuite la société Mc Donald’s puisse axer ses futurs campagnes de publicité. Comme je suis flatté dès qu’on me pose une question, je n’ai pas raccroché, j’ai répondu. Il y avait tant de questions que je suis encore tout ému d’avoir été autant flatté.

Parce que bon, traiter son personnel comme de la merde, lui foutre la pression, lui parler comme à du caca, ne pas lui payer toutes ses heures, se faire traîner au prudhomme, faire passer des entretiens d’embauche débilisants, et puer à la ronde, ce n’est pas grave si ça ne se sait pas. Manque de bol pour le copain des enfants, le fameux Ronald Mc Donald’s, lorsque le môme il grandit, il apprend très vite que le plus gros utilisateur du travail jetable c’est l’ami Ronald. Et là, difficile de tendre une piscine de boules en plastique de toutes les couleurs, le jeune il ne vient plus manger chez Mc Do de bon cœur. Et Mc Do ne le fait plus rêver. Question d'école de communication, comment continuer à vendre du rêve dans ces conditions, et dans un pays où on est si vilain avec les gentils créteurs de travail jetable?

Ronald il aimerait donc se mettre du parfum. Parce que ce qu’on nous met dans le ventre c’est pas suffisant, on veut nous vendre du rêve. Du rêve pour nos ventres. De la nourriture spirituelle. Ronald aimerait dire « ceci est mon corps, mangez, ceci est mon sang, buvez, ceci est un glaçon croquez et prenez rendez-vous chez le dentiste !" A ce prix c’est rudement sympa de vouloir nous vendre plus que du pain et de la viande de bœuf haché.

Mais Mc Do n’y renoncera pas. Il paie pour cela. L’idée ce n’est pas de mieux traiter le personnel, mais que ça ne se voit plus. Nous faire croire que tout va bien. A mon avis vu le fric qu’il va falloir débourser en pub pour nous faire avaler cela, chez Mc Do ils devraient plutôt se remettre en question et consacrer ce fric à y rendre le travail plus agréable. Mais ils ne vont pas le faire, ils sont comme pas mal de monde obniubilé par une seule chose : le coût du travail. Ce serait une idée intelligente pourtant que de mettre les communiquant à la poubelle et payer vriament les gens qui travaillent dans les restaurants. Une idée novatrice. Mais bon l’intelligence, comme le bon sens, on l’a, ou on ne l’a pas… Pour ceux qui n’ont ni l’un ni l’autre, on a inventé un joujou extra donc : la communication. Pour un monde tout beau, tout lisse. Un monde merveilleux. Pour de grand dadais comme nous, avec des idées toutes préfabriquées. Qu’on est gentil quand même de faire semblant de tout croire ! Continuons, cela crée des emplois. Et qui sait peut-être qu'avec un peu de chence je réussirai à y croire. A croire que lorsqu'on me sert mon hamburger ce n'est pas une grimace mais un grand sourire de satisfaction!

Alors à la prochaine enquête je pourrais répondre "Tout va bien Madame la Marquise". Et ce sera vriament délicieux. "Hummm Ronald, tu sais quoi? J'adore ton corps! Fais moi encore rêver grand fou!"