Depuis longtemps écrire un feuilleton en épisode me taraudait. Dès que j’ai découvert les premiers blogs en fait, en lisant la vie des autres au jour le jour. Parfois un aspect romanesque en sortait, une envie de connaître la suite, d’aller fouiller les archives pour connaître les épisodes précédents. Avec mon propre blog, mon propre journal, ma propre vie, j’ai souvent basculé dans le feuilleton. Je m’explique : au départ je crois que comme beaucoup de diaristes j’écris un post sur mon humeur du jour, ou ce qui m’a semblé le plus essentiel de ma journée. Une sorte d’événement personnel qui souvent ne se limite pas à la narration d’une anecdote. Derrière pour celui qui le vit, comme pour celui qui l’écrit, ils se cristallisent souvent bien d’autres choses de la journée, de la vie de la personne. De ma vie donc lorsque c’est moi qui écrit. Le passage de la vie de l’événement, à l’écriture de l’événement permet d’ailleurs souvent de s’apercevoir à quel point cet événements est symbolique de quelque chose. De la journée entière. D’un état d’esprit. D’une façon d’être même. J’ai souvent été surpris par des mails ou des commentaires qui me disaient avoir souri en me lisant. J’ai particulièrement aimé un mail où la personne m’écrivait qu’en me lisant elle m’imaginait tel un personnage de bande dessiné. Ma vie prenait des parfums d’aventure. Alors oui évidemment c’est souvent qu’après un texte, j’ai le lendemain écrit sa suite. Créant moi-même donc des épisodes me mettant en scène, puisque c’est évident que lorsqu’on se raconte on fait un choix dans la façon de se raconter, et que l’écriture est une mise en scène.
Seulement voilà, me raconter ne m’est pas toujours facile. Il m’est difficile par exemple d’écrire aujourd’hui sur celle que j’aime. Il me semblerait la trahir, et nous déposséder de ce qui est à nous. Je préfère donc garder notre intimité secrète. Ecrire une fiction inversement permet de se raconter sans rien trahir il me semble. Il est possible en outre de broder, d’inventer, faire revenir des personnages du passé. Je mets pour moi en lumière des choses importantes par ces confrontations. En outre la fiction m’apporte lorsque je l’écris une part de rêve et de voyage. Voilà pourquoi il y a tant de soleil dans celle que j’écris et tant d’eau. Je doute que mon signe astrologique y soit pour quelque chose, mais c’est vrai que je suis poisson.
à 19:28