Episode2 Nous avions terminé tard dans la nuit. L’appartement était plus vide que la rue. Nos voix en avaient changé de timbre. Au matin nous avions les yeux rouges comme des lapins. Le soleil éclaboussa le salon incroyablement blanc à peine les rideaux roulants levés de quelques centimètres. Il ne restait plus rien, à peine le canapé et le matelas sur lesquels nous avions passé la nuit, ainsi que le peu de choses nécessaires à la préparation du petit déjeuner, puis d’un thermos de café pour la route. Je me demandais encore si je faisais le bon choix. J’avais passé une nuit effroyable. Le sommier du canapé n’était plus de toute première jeunesse. « Comme moi ! » plaisanta Marc. La grande ville ne tarda pas à se trouver derrière nous. Un peu plus loin à mesure que l’engin filait droit sur l’autoroute.
Marc fumait clope sur clope. Il les roulait. Je l’avais toujours connu les roulant. Un sachet bleu avec un casque ailé gaulois dessus. Ce genre d’image remontait à mon enfance. Parfois je me rappelle avec précision d’instant lointain où j’étais dans sa classe.
Si je disais que tout allait bien, j’en avais plein le dos. Heureusement la route était limpide, le ciel semblait annonciateur de l’océan que j’allais retrouver, à la pureté des eaux du lac que j’avais laissé derrière moi depuis si longtemps. J’avais le plus grand mal à réaliser qu’enfin j’avais quitté tout ce merdier et que j’étais enfin de retour. Je savais ce que je laissais derrière moi, tout n’était pas négatif, loin de là. Oui, je laissais derrière moi une vie, la mienne. Si j’y songeais je craignais par moment d’en éprouver quelques regrets. Une sorte de vertige, peut-être le résultat de la fatigue des derniers jours, s’emparait de moi lorsque je pensais à ce qui m’attendait devant. J’étais parti longtemps. J’ignorais ce que j’allais retrouver en revenant. Mais c’était aussi un sentiment exaltant, enivrant. Comme partir d’une page presque blanche.
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à 21:38