Une ophélie matinale, un printemps retrouvé.
Edith avait à moitié renversé les différentes poubelles -déchets verts, plastiques et cardonnettes, ordures n’étant pas encore recyclées- en garant sa voiture le long de la voierie. Il était 7h30, je me préparais à aller au travail en regardant l’épisode 12 de la saison 2 de Newport Beach, et Edith était déjà étranglée. J’ai préféré ne pas regarder sa voiture partir. Ophélie aussi. Valait mieux. On aurait lancé des pierres sur cette saloperie c’est sûr.
La veille même une autre conne de mère d’élève, d’un autre genre certes, m’avait saoulé dans tous les sens du terme. J’avais mal au bide. Quoi que si on reconstituait la chronologie elle m’avait d’abord gonflé l’estomac de ses propos incohérents, décousus, élitistes, et ses « moi je dis, moi je pense que, moi je sais mieux que tout le monde, moi je … ». Une poufiasse de plus, middle bourgeoisie catholique prout-prout, qui prétendait mieux que moi savoir comment faire la classe. Et ça n’était qu’après que je m’étais saoulé, seulement après, pour dégager de mon ventre cette boule de colère qui me tordait le ventre. Alors j’avais fait les seules choses que je sache faire dans ces cas là pour ne pas tuer mon prochain, écrire, et pour connaître les causes cliniques de ce qui me ravageait les boyaux, j’avais bu ce que j’avais trouvé. Sauf de l’eau. Sauf de la grenadine. Un excellent Canon Fronsac 2000 me laissait d’ailleurs encore un très bon souvenir malgré l’état de mes intestins…
Car, chose rare, ce matin là j’étais bien. Soleil aux plafonds et dans le ciel. Je m’étais plus ou moins retrouvé. J’ai pris la main d’Ophélie d’une main, et de l’autre son cartable. Mes yeux brillaient pour diverses raisons. J’avais le regard troublé, empli de grain de sable. Il restait cinq jours au printemps officiel pour que commence les festivités. Nous étions en avance.
Fiction… Qui n’est ni tout à fait faux, ni tout à fait vrai. Qui aurait pu être… Ne l’a pas été, ou n’a pas été loin de se produire tout à fait. La réalité est elle-même parfois une fiction. Et la fiction une réalité……….
à 22:56