Même si je pensais ne pas être touché par ce virus, changer d’endroit de vie, changer de vie finalement, est plutôt une chose compliquée. J’envie ces personnes qui sont capables de frapper du poing sur la table, de tout regarder tomber, et partir recommencer ailleurs. Certaines au contraires ramassent tout puis restent. Trop d’attaches. Je n’ai pas tapé du poing sur une table. Je n’ai rien fuis. J’avais simplement envie d’autre chose. Je n’avais pas la peur au ventre. Pas la peur au ventre de partir. Aucune amarre à rompre. Je ne m’inscrivais pas dans un logique de fuite en partant. Je suis parti vivre trois cent kilomètre plus loin comme on déménage au bout de la rue là où l’herbe est plus verte. Sans quitter personne. Sans coup de pied. Sans trompette. Simplement pour vivre mieux.