Vendredi soir, dans les environs de 19 heures. 14 novembre 2004. Des hordes de furies aux relents de Bacchantes se précipitèrent sur des fripes à peine décentes et portables pour descendre mes ordures et sur des airs peu secs d’un teuton vieillissant aux mœurs coupables ( c’est effectivement un zeugma et pathétique ( récidiver ma non troppo )). Tout le Paris bohème du beau sexe qui se vautre chez H&M et c’est l’image de la femme moderne qui accuse le choc ( sous les coups de boutoirs ? ).
Je me demande en sirotant mon éternel Martini Blanc ( tandis que le monde s’écroule et que mon linge sèche au rythme des râles gutturaux des deux entités protoplasmiques en train de copuler qui me servent aussi de voisins ) si ces "personnes" se rendent compte à quel point leur furieuse envie d’être mode s’inscrit si bien dans ce conformisme qu’elles aiment pourtant dénoncer à longueur d’articles dans les inrockuptibles et autres "journaux" hyp si au fait de la vie culturelle.
Ces idiotes sont prêtes à s’écorcher vives, le spectacle va enfin commencer.
Les étals volent en éclats sous les pressions des chairs diverses et avariées, les rondeurs parfois duvetées se pressent à la hâte sur les tissus afin d’en tester la taille, en bref, pour paraphraser l’absent de Colombey les deux Eglises : « Quand les vêtements s’arrachent, l’esprit s’envole ( pour faire parfois place à la bête ) ».
Leurs sourires béats sont captés pour la courte éternité du 19-20 et s’inscrivent pourtant déjà dans ma chair pour former un motif complexe qui me conduit à peu près à cette conclusion : Le Parisien est-il condamné à régresser du fait des mœurs bourgeoises ?
Tous les ingrédients étaient réunis : le strass, les paillettes, les plus vils spécimens de la gente féminine et surtout, les caméras. Quelle image laissée au monde que celle de ses mains qui arrachent un string quelconque signé Lafergeld !
Lutèce va t’elle périr sous les After, brunch, lounge-bar, back-room, paris-plage, nuit blanche, et autres évènements bourgeois ( le premier qui rajoute camarade recevra tout mon mépris pour diffamation ) ? Déjà la culture picturale se réduit à Marc Rothko. Mais bientôt, le monde diplomatique passera du Moyen-Orient aux soirées de l’Etoile et autres conquêtes pré-pubères de stars du show-business. Comme le disait Giraudoux et à juste titre "Nous sombrons lentement dans la déliquescence et la ruine".