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mise en page par Génie

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Séducteur à la manque - Loser on the dance-floor

Il m’arrive souvent, durant les mouvements de spasmophiles, qui me servent de pas de danse de m’arrêter soudainement et de me poser la vraie question que j’omets toujours de me poser avant de me rendre dans ces lieux de perditions le samedi soir :

-Mais qu’est ce que je fais là ?

Question que je me pose toujours d’ailleurs.
Déjà fortement ébranlés par l’absorption de multiples substances légales mais gardant mon aplomb, je me prends à observer le séducteur type et ses multiples déclinaisons.


1) Le stick UHU.

Généralement électron libre, cette espèce de dragueur, dit UHU pour sa capacité à harceler la gente féminine et limiter inutilement ( pour les autres s’entend ) l’espace danse individuel par personne ( EDIP ), navigue ( et ne s’échoue malheureusement pas assez souvent ) sur la piste à la recherche d’une proie : femme, jeune fille, cousine, carmélite et tutti quanti : tant que l’on puisse utiliser le féminin.
Le problème majeur de cette espèce est sa faculté irréductible à vouloir se reproduire d’où son comportement "butineur" pour être courtois et franchement pitoyable pour coller au plus près de la réalité.

Attitude : Sur la piste, ne pas hésiter à se coller derrière une jeune personne féminine en faisant d’obscènes mouvements du bassin et en ayant l’outrecuidance de poser ses deux mains un peu partout au niveau de la taille

Finalité : Il s’agit de suggérer ( créer serait un peu fort pour ce grossier pastiche ) une ambiance torride, animale si l’on ne veut pas être dans l’obligation de formuler des phrases cohérentes.

Au bout d’un laps de temps assez conséquent ( proportionnel au degré d’agacement des voisin(e)s ) installer une ambiance érotique, se voulant raffinée, en susurrant des phrases ne dépassant pas le Sujet+Verbe+Complément et si possible sans utiliser le mode passif.

Exemple : -Tu es la Reine de ma nuit ( c’est d’un commun et en plus parfaitement ridicule attendu que la restauration n’est pas à l’ordre du jour légitimiste ou non. Néanmoins, l’utilisation de la position de Reine, malgré les aberrations ornant les têtes des membres féminins de la famille Windsor*, garde un certain prestige. ).

Synthèse : Individu retors et désagréable au plus haut point, celui-ci tend à se remplir d’alcool de manière inversement proportionnelle à la réussite de ses assauts.

2) L’écumeur oxygéné ou gominé :

Indistinctement en groupe ou en free-lance, celui-ci se doit de posséder certains apparats comprenant : un sourire émail plus blanc que blanc, une paire de lunettes noires ( obligatoire ), une chemise ( hawaïenne à éviter, plus généralement noire ) légèrement pailletée et, à l’opposé du précédent un débit oratoire au moins supérieur à celui d’une matrone sermonnant son fils ( "-Par Dieu mon fils ! Tu n’aimes pas ta mère ! Mon fils, le sang de mon sang..." ).
Beaucoup plus sélectif, celui-ci ne choisit que très peu de victimes au vu du stick UHU. Une, deux, trois si il est en forme ( de quoi ).

Attitude : Après un temps d’observation, celui-ci jette son dévolu sur la belle ( fait intéressant, il ne la regarde pas un instant avant d’entamer sa ronde ). Acharné comme un diable auprès d’un mourant, celui-ci utilise souvent une approche en trois temps :

Allegretto ma non tropo : Approche franche avec grand sourire et la phrase choc.
Moderato : Légère retraite et semblant de vacillement des positions.
Grave : Où notre tombeur avoue ne pas tomber amoureux suite à une peine de cœur ou d’ennuis avec la caisse des impôts. Aveu : seule une femme peut lui ôter son supplice et, le hasard faisant bien les choses, cette femme se trouve être la victime : GLORIA ALLELUIA !

Finalité : Mettre en avant sa nature profonde, vraie et romantique jusqu’au bout des mocassins pour évidemment amener la jeune personne dans sa couche ( j’ajoute dans son lit avant que l’on ne me reproche de taxer ceux-ci de pédophilie ).

Exemple : -Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi auparavant ( c’est évident au vu du nombre d’êtres humains sur le globe ).
-Je ne pensais pas tomber amoureux aussi vite ( regard troublé ).( Commediante )
-C’est drôle ( rire ) comme un ange peut parfois changer le cours d’une vie ( phrase sûrement plagiée de Grease ).

A éviter : -Je pars dans deux jours, mieux vaut que l’on conclut avant.
-Tu n’es pas mon genre de beauté, mais je vais faire une exception.

Liste non exhaustive que je vais conclure ce soir si le cœur m’en dit.


*"Gardez la tête ou la perdre, cruel dilemme"

Robespierre, la mâchoire en moins.

***

Il m’a été donné de passer les 3 heures les plus réjouissantes de ma vie dans le service des urgences de l’hôpital Lariboissière mais je vais néanmoins achever cette chronique au sujet de laquelle que la littérature française elle aurait pas été la même que si elle avait pas été là (Comment parler comme un militaire en dix leçons* : ouvrage de référence, TTA volume II ).

Après avoir énuméré les catégories que nous qualifierons de chanceuses (bien que plus habiles soit le mot juste), il nous faut en venir à la catégorie la plus oubliée, la plus méprisée mais à qui je veux rendre un vibrant hommage. Une catégorie que je trouve plus estimable que les deux autres** : les perdants. Ils ont toujours su m’attendrir.
Et puis trop souvent, les vainqueurs ont la victoire trop à cœur et les vaincus … .


3) le loser :

De même que l’écumeur oxygéné, le loser sévit en meute ou seul. Il est intéressant de noter que les "meilleurs" d’entres eux sont plutôt free-lance et rompu à toutes les rebuffades féminines («j’attends mon mec" ; "Tu me lâches oui ou M. ?" ; "T’es gentil mais non" ;"Sécurité" ).

Attitude : Très variable mais souvent aussi discrète qu’un défilé de Char Leclerc sur les Champs Elysée.
Peu sûr de lui, complexé voir même à la limite de la névrose, le loser est un être qui souffre et qui le fait savoir consciemment ou non.
Tentant vainement de s’incorporer dans le groupe afin d’approcher sa proie, notre héros s’exhibe de manière grotesque (syndrome du poulet qui se prend pour un paon) afin d’attirer l’attention sur lui : ce qui est chose faite dans la plupart des cas mais pas dans le sens voulu («Y a un gros qui pue le gel coiffant qui fait que de me mater»).

Finalité : au-dessus de l’échec (en dessous ?), le loser possède une sorte d’instinct reproductif qui le pousse à s’humilier en voulant réussir là où il n’a pas ses chances.

Exemple : -Hormis mon physique, j’ai plein de qualités (touchant même si sans espoir).

Je suis navré de couper court, je vais m’occuper de mes sutures.

Perceval


*restrictions du champ lexical et abandon des notions ambigus (pourquoi ; veuillez m’excuser ; temps de réflexion ; etc.).

**vu son manque d’effort, l’auteur s’exclu de cette catégorie : "il est urgent de ne rien faire"

Ecrit par Perceval, le Mardi 8 Mars 2005, 14:59 dans la rubrique "Z".


Commentaires :

  BetaDine
08-03-05
à 16:53

Ce texte rappelle incroyablement la réalité.
Il donne surtout, après reflexion (d'au moins UNE minute), l'envie de ne plus remettre les pieds dans ce genre d'endroit, même pour s'amuser où bien s'éclater la tête (ça, je sais pas si c'est vraiment amusant...). Ca sent pas très bon, c'est un peu trop fort pour les oreilles, on y respire pas le grand air et on n'y rencontre pas pour autant des Leonard de Vinci ou des Jack du Titanic....
Aïe, j'ai perdu le fil, je ne sais plus pourquoi je disais un truc pareil....

Enfin, hop, on s'en fout. J'ai lu quelque part sur ce joueb qu'il ne fallait pas hésiter à poster des commentaires pour encourager les participants, alors....
D'un autre côté, je ne pense pas que ce que j'ai marqué plus haut soit une sorte d'encouragement, bien au contraire.....désolée.
C'était juste pour vous dire que j'adore la façon dont vous écrivez. Si je me laissais emporter dans mon parler "djeuns" dénué d'interêt, je n'aurais aucun scupule à m'esclaffer que c'est trop de la balle, de la vraie be-bom, que vous êtes jdid et que vous déchirez sa race, et là, je sens un espèce de flot de vulgarité s'emparer de mon être....non mais
"Joe Star, sort de mon corps tout de suite!!!"

J'ai honte d'écrire un quelconque message d'encouragement. C'est idiot. Mais j'aurais eu envie de vous transmettre des paroles aussi belles...ou non, aussi fines, à l'égal de ce que vous avez pu me transmettre. J'ai lu un peu tout ce que vous avez fait dans ma foulée euphorique, y'avait pas grand chose alors ça va, mais je tenais à vous dire que j'aprécie de que vous faites. Aprécier, j'aurais également aimé trouver un mot plus mieux bien qui reflête ce que je pense.....style, je sais pas. En vous lisant, j'ai le sentiment d'avoir affaire à une copine de classe dépassant les 70 de Q.I et ayant de l'humour, incroyable! Continuez....

Dine