Dans le fond c’est très simple, on me demande rien, je m’en rends compte. Et c’est très bien comme ça. Rester la journée, entre les écrans, les appareils électroménagers de l’appartement, sagement entre les murs. Ne pas bouger. Il ne m’arrivera rien. Enfin sortir, se retrouver dehors, et me rendre compte que c’est pareil. La même liberté. Le même droit à faire ce que je veux, à ma façon, à ma manière, et de me foutre des autres lorsque cela m’arrange, de leurs douleurs, leur cynisme, leur méchanceté. Rire de leur petit être qu’ils veulent si grand et qui n’est pas plus haut que le mein. Ni de personne d’autres.
Y revenir assez souvent, un peu seulement, ou beaucoup par moment. Me répéter ce mot : « Positiver ! ». Le soir, aller à Carrefour, ça fait du bien de se faire répéter le slogan. Eh, ouais, c’est con, mais si je ne positive pas, si je ne me force pas à cela, alors c’est très simple je ne sors pas. En somme les grandes surfaces sont mal foutus, pour venir y positiver, il faut déjà assez positiver pour avoir envi de se nourrir, sortir de chez soit et mettre un jeton dans le caddie.
Je ne me mens pas contrairement à ce que je pouvais penser. Je n’ai rien vendu à qui que ce soit, ni à aucune organisation occulte, angoissante, et à visée manipulatrice ou émasculatrice. Je me pousse dans le dos simplement, je me conduis à ne pas tout voir en tout noir. Je me résous, du bonheur on en reçoit pas des tonnes tout le temps et à n’importe quelle heure. Deux trois brins ici ou là, à ce moment ci ou à ce moment là, c’est déjà ça ! Parce qu’il n’y en avait plus du tout de la joie, que c’était le désert, à force d’en vouloir de trop, d’avoir le sentiment d’avoir entièrement perdu le chemin menant à la source, j’ai appris à nouveau à me contenter de peu. A ne rien attendre. Simplement dégager lorsque c’est possible ce qui est positif dans chaque action, événement ou nouvelle.
L’angoisse est redescendue. La température aussi. Je n’ai plus peur. Je n’ai plus froid. Je n’ai plus chaud. Je ressens simplement à nouveau la température qu’il fait au dehors. Et j’ai faim.
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