>
Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)
 Ecrits de la vie...   Fiction   Les aventures de Paul-Henri   Nouvelles   Z 

mise en page par Génie

Précédent - Suivant
Métaphore ferroviaire

Nous passons chacun un pull par-dessus nos pyjamas. Les toutes premières fois où j’étais venu ici, lorsque le matin je descendais, je remettais mes vêtements. Avec le temps cela m’est passé. Il fut question d’un défi lancé à moi-même, accepter de paraître ainsi devant des étrangers. Aujourd’hui je n’ai plus ce complexe, cela ne me pose aucun problème. Ses parents ne sont plus des étrangers pour moi. Peut-être simplement parce qu’un jour j’ai accepté de paraître au matin les cheveux hirsutes à leur table, et avec un pyjama très laid.

Ils ont déjà fini de prendre leur petit déjeuner. La mère de Laurie nous présente les croissants dans ce papier gras synonyme de petit bonheur matinal. Elle a déjà préparé le percolateur. Nous n’aurons qu’à pivoter la manette pour que le café coule. Les tasses sont même déjà positionnées. Je fais la bise à belle-maman après qu’elle est terminée ses explications pour sa fille. La machine est neuve. Voilà sans doute pourquoi je ne l’avais pas reconnue.

 

Un léger bruit en direction du salon indique que le père de Laurie se trouve dans l’ancienne chambre de Léa, la sœur de Laurie. Cette pièce est devenue une sorte de salle de jeu. Des TGV miniatures y circule à pleine vitesse dans un décor de montagne. Parfois des locomotives anciennes, réduites elles aussi, s’aventurent sur les rails. Laurie n’a jamais compris que son père ai pu abandonner sa place de professeur de lettre moderne à l’Université pour devenir la référence mondiale des collectionneurs de miniatures ferroviaires. « Comment a-t-il pu remplacer la NRF par JOUEF ? » avait-elle dit à sa mère qui pour toute réponse avait haussé les épaules. « Je veux de l’authentique, avait-il un jour dit, de l’O ! TAN ! TIK ! ». Il me semble avoir pris le même aiguillage. Laurie ne s’en rend sûrement pas compte, mais elle est bien partie pour la même gare. Si je ne me perds pas en route, nous devrions nous retrouver sur le même quai à l’arrivée. En attendant, nous partageons le même wagon, et il me semble que je vais pénétrer dans son compartiment en suivant son invitation pour ce voyage à deux.

 

 

 
Ecrit par Dangenne, le Mardi 22 Juin 2004, 14:12 dans la rubrique "Nouvelles".