Cris, larmes, tronche de bouldog ou rire, sourire et tendresse.
Le petit déjeuner ne passe pas et la musique me donne la nausée. Nettoyer l'évier ne me dit rien. Faire la vaisselle me fatigue à l'avance. Une mauvaise nuit. Si Angélique cherche à me tester, vérifier qu'on ne peut pas l'oublier si facilement, elle a gagné. Elle n'a pas eu besoin d'être là pour me faire perdre le sommeil. J'ai tourné et retoruné dans les draps durant des heures. A la longue j'ai fini par me relever. Allumer le PC et me mettre à écrire. Que de la merde d'ailleurs. Je n'y étais pas. Tout ce qui me venait était pour elle. Des envies de lancer des mots d'amour. Des envies de lancer des insultes comme des flèches que j'aurai adressé pour elle. Angélique je t'en veux. Dans un monde parfait, celui où nous avons été durant de longues semaines, cela n'arrive pas. Les gens ne se quittent pas pour d'autres pour revenir. ils partent car ils se sont trop aimé. Pas parce qu'il y a un autre. Mais le monde n'est pas parfait, tout comme je ne le suis pas. Tu n'es pas parfaite non plus. Et je m'en veux presque de t'en vouloir pour cela. Tu es trop humaine. Ta charmante sensibilité, ton instabilité sont tes qualités. Et tes défauts. Ce n'est pas de ta faute et tout est de ta faute. Ce n'est pas de ma faute, et pourtant je sais que je suis trop coupable de rêver. Oui, rêver. Rêver de la perfection. Je trouve que le monde n'est pas assez bien. Je lui reproche et je reproche aux autres de ne pas être comme moi. Et j'oublie faisant cela les fois où c'est moi qui ai été à ta place.
Lili se réveille. Elle a bien dormi elle. Je la regardepartir à la douche. Elle ressort de la salle de bain sentant bon le parfum. Elle veut me faire sentir. Je me baisse et elle tire sur son col pour que je sente ses épaules. Depuis que je la garde beaucoup moins souvent, j'aprécie encore plus lorsqu'elle est là. Alors malgré cette nuit, malgré les idées qui m'ont agités, les contradictions, je me sens heureux. Léger. Lili me fait revoir la vie du bon côté. Elle se sert contre moi et je me sens plus fort, plus beau. Lili est aussi est bourrée de défaut. Et encore ça passe. Ils deviennent rares les gens ou les commerçants qui à son comportements réagissent pas un "Mais qu'est-ce qu'elle est mal élevée cette petite fille!". Lili à présent m'offre souvent ces phrase si agréable à entendre : "Elle est charmante votre petite... Tu t'appelles comment?".
Avant comme aujourd'hui j'aime Lili. Et même punie, même disputée, même fâchés l'un contre l'autre, je sais que Lili m'aime encore. Avec elle je ne prends pas d'armure au fond du placard. Je ne monte pas à cheval. Je ne vais pas en guerre. Cris, larmes, tronche de bouldog ou rire, sourire et tendresse. L'un va avec l'autre. Comme dans une famille normale on s'engueule. Comme si Lili et moi étions de la même famille.
Quoi qu'il en soit, ensemble ou non, Angélique était, est et sera mon amie. Comme Lili. Cris, larmes, tronche de bouldog ou rire, sourire et tendresse. J'en ai marre de m'interdire les douleurs dans le but d'éviter les brûlures. J'ai tout inversé.
à 20:59