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mise en page par Génie

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Masse d'écriture au hasard

Il y a cette chose. Je reste cramponné à mon clavier, lorsque ça empire je m’en éloigne en baissant la tête. J’essaie parfois de prendre une feuille. Ou un cahier. Non je ne souffre pas. Non je suis comme celui qui n’arrive pas à courir. Avec le stylo, à l’horizontale, ou des morceaux de phrase aux quatre coin d’une page, je tente de me rappeler ce que c’est qu’écrire. Mais je ne sors que des mots. Des bouts de vie. Impossible de tenir la distance. J’en veux trop. Je suis comme un type qui veut décrocher un record du monde et en développe une telle panique qu’il ne réussira même pas à gagner la ligne de départ. Un Seabiscuit qui n’a encore rien gagné, mais qui avance déjà comme un convalescent, tout le monde se demande s’il pourra recourir. Sauf que je ne suis pas un cheval, qu’il n’y a pas de parieurs. Que pour l’essentiel je suis une personne seule, absente du champs des caméras, pour laquelle pas une ligne n’a été rédigée sur le papier gris de Paris-Turff.

 

J’ai si souvent l’impression de gâcher ma vie. J’ai des choses que j’ai faite que je ne mène pas à bon port. L’insulte que je fais à la bonne réalisation de telles projets, mon attitude, ma manière de ne pas regarder devant moi, cette légèreté qui me colle sur place et m’empêche d’y aller… Je suis incapable d’aller à la mêlée. Incapable. Incapable d’accepter d’être comparé. Incapable de garder de l’estime pour moi lorsque je tombe nez à nez avec ces êtres formidables.Je suis quelqu’un qui criant la lumière. Je comprends à présent pourquoi je pus avec Marion passé plus d’un mois sans voir le jour… Déjà l’angoisse.

 

Je suis un joueur. Un joueur comme un enfant. Les murs de briques rouge de l’Université me voyais venir tous les six mois passés les partiels, j’entrais comme un acteur dans l’amphi, un acteur qui vient à un casting. Et je jouais l’étudiant brillant. Dans les études comme partout, on ne nous demande jamais plus que de séduire. Même des agrégés ne demandent pas plus, leur ego demande sa nourriture, ils sont en équilibre peut-être, si haut perchés, ils ne savent plus qui ils sont… Qui ils rêvaient de devenir… Tenir des conviction est un chemin de croix. La Bible est un bouquin qui fait chier, des génération d’écrivains se sont risqués à tenter de l’effacer. Elle est toujours là. Saint Machin qui l’a commenté au cinquième siècle restera toujours plus connu que Philippe Djian. La Bible est toujours d’actualité.

 

Ecrire. Ecrie. Même si c’est n’importe quoi. Je sens bien cette enclume dans mon ventre. Il me semble qu’il suffirai d’un mot. Il me semble qu’il suffirai de ce mot magique. Le fameux mot plume, ce mot et sa phrase. Cette révélation à celui qui tente d’écrire, mais est perdu chaque seconde un peu plus. Il écrit. J’écris. Pourquoi ? Le mot est beau certes. La phrase est joliment tournée. « Mais que racontes-tu l’écrivaillon ? » demande le crocodile qui n’aime que les histoires. Le crocodile a eu du mal à avaler son enfance. Il veut du sublime. Des fils de partout, un voyage, il veut sa belle histoire, il veut le livre…. Avant d’aller ranger son linge dans l’armoire. Le crocodile a cela qu’il rend méprisable à mes yeux. Il fume beaucoup. Comme moi avant.  Je me raccroche à ce motif pour pouvoir le mépriser. La mépriser et le plaindre. Il me cite Kant. Il me rentre dans les plume et je volle.

 

Là déjà ça se libère. J’écris. Cela est absurde, mais cela me plait déjà plus. Elle amis mon portable en réseau. Elle lit.Tout ce que j’ai écrit. Depuis presque an. Beaucoup d’autre l’ont lu. C’est sans importance toute cette masse de phrases. Cette masse de texte. Mais elle les lit. Je ne voulais pas. Je ne voulais pas. Il me semble je crois. Mais cela fait parti de moi. J’écris comme elle lit. Je lui ai dit : « En blonde j’ai des lacunes ». Elle a souri : « Mais c’est idiot, tu es blond ! » a-t-elle dit. « Angélique, en femme j’ai des lacunes. Pour vivre même j’ai des lacunes » ai-je murmuré. Elle a haussé les épaules, elle a dit qu’on était deux. Tout ce que j’ai écrit est ma sorte de jardin secret. Un secret trop lourd. Un secret que malgré moi je devais désiré de partager. Rêves… Délires… On peut marcher dans Paris de dix-mille manière. On peut marcher dans Paris comme moi, en écoutant dans son baladeur très fort Yves Montand chanter cette ville. On peut de la même façon voir le monde de milliers de manières. Entre ce que j’écris, que je veux bien écrire, et ce qu’on peut lire entre me ligne, ce trouve mon sujet de panique. « On en dit toujours plus qu’on ne croit » dit une petite voix. Angélique me lit. En rongeant ses ongles. Il y a déjà beaucoup de drôles d’histoires autour de cette histoire d’écriture, cette histoire de journal intime.

 

Tu me demandais hier ce qui me mettait dans cet état. Tu me demandais encore une autre fois pourquoi cela me rendait triste de ne pas réussir à aligner des lignes. Tu m’as dit d’écrire. Tu m’as dit que tu faisais cela toi aussi, que tu écrivais, et je l’ai découvert, tu m’as dit que tu fais cela, écrire, écrire, sans chercher plus loin que de lâcher, lâcher, lâcher les mots comme on les crache ou comme on les pose tels les courses au retour de la grande surface. Tu vois, tu as raison. C’est ce que je fais. Voilà, je les pose. Et les lignes suivent. Comme au creux des mains.

 

Il y a cette chose dont je parlais. Au creux de mon ventre. Qui me gêne pour écrire. Pour évoquer le monde qui m’entoure, le monde que je ressens. Une sorte de boule, pas désagréable, mais qui rend mes geste différents. Non douloureux, mais moins faciles. Parce qu’inhabituels. Tout semble avoir changé autour de moi. Je ne me retrouve pas. Pas encore. Je crois que c’est grâce à toi. Parce que tu es là, que je ne peux pas faire autrement que te regarder. Chercher comment exprimer même en parole ce que je ressens. Tu le sais, j’ai du mal avec ces choses là. « Je n’ai d’yeux que pour toi ». Voilà ce que j’aimerai crier. Ecrire des choses absurdes frôlant le n’importe quoi. Il n’y a pas de femme plus belle, plus formidable que toi dans ce monde.

 

 

 

 

 

Ecrit par Wandess, le Samedi 13 Mars 2004, 01:37 dans la rubrique "Ecrits de la vie...".