Je dois faire partie de ces filles que l'on trouve sans consistance. Les jeunes philosophes, fumeurs de pétards me trouvent tout au plus mignonne, et me toises généralement du haut de leurs petites lunettes rondes, me jette des sourires "tu es gentilles" de leur bouche garnie d'une bouc. Les jeunes femmes intelligente-qui-réussisent-bien viennent pleurer chez moi pour mes trucs de régime et pour me raconter leur misère sexuel avec le fol espoir que je puisse leur donner une solution.
Je dois être "la conne" ou la bimbo de pas mal de monde, la fille gentille, un peu folle mais à qui on ne confirait rien de vraiment sérieux. Une de mes connaissances la plus hautaine est même allée jusqu'à me confier son appareil photo digital, non sans quelques moues, en me demandant si ça allait aller et en me montrant le bouton rouge où il fallait appuyer pour prendre la photo ! Je l'ai regardé bouche bée, ce qui a du le conforter dans l'idée que j'était débile. Ceci dit j'ai finit par lui apprendre des trucs sur son propre appareil, mais ça son cerveau l'a occulté. Quand je raconte ce que je fais comme boulot, ils me regardent en pensant que mes tâches ne peuvent pas être si importantes que ça.
Je crois qu'en fait je suis trop joviale pour être prise au sérieux, mais franchement je n'avais jamais pensé que je devrais tirer la tronche et avoir l'air d'une madame sévère pour gagner l'estime de mes connaissances.
Mais finalement j'ai décidé de ne pas changer. C'est peut-être eux qui sont bêtes ? Je m'interroge. Vraiment je me demande quoi ?
