Il m’a été donné de passer les 3 heures les plus réjouissantes de ma vie dans le service des urgences de l’hôpital Lariboissière mais je vais néanmoins achever cette chronique au sujet de laquelle que la littérature française elle aurait pas été la même que si elle avait pas été là (Comment parler comme un militaire en dix leçons* : ouvrage de référence, TTA volume II ).
Après avoir énuméré les catégories que nous qualifierons de chanceuses (bien que plus habiles soit le mot juste), il nous faut en venir à la catégorie la plus oubliée, la plus méprisée mais à qui je veux rendre un vibrant hommage. Une catégorie que je trouve plus estimable que les deux autres** : les perdants. Ils ont toujours su m’attendrir.
Et puis trop souvent, les vainqueurs ont la victoire trop à cœur et les vaincus … .
3) le loser :
De même que l’écumeur oxygéné, le loser sévit en meute ou seul. Il est intéressant de noter que les "meilleurs" d’entres eux sont plutôt free-lance et rompu à toutes les rebuffades féminines («j’attends mon mec" ; "Tu me lâches oui ou M. ?" ; "T’es gentil mais non" ;"Sécurité" ).
Attitude : Très variable mais souvent aussi discrète qu’un défilé de Char Leclerc sur les Champs Elysée.
Peu sûr de lui, complexé voir même à la limite de la névrose, le loser est un être qui souffre et qui le fait savoir consciemment ou non.
Tentant vainement de s’incorporer dans le groupe afin d’approcher sa proie, notre héros s’exhibe de manière grotesque (syndrome du poulet qui se prend pour un paon) afin d’attirer l’attention sur lui : ce qui est chose faite dans la plupart des cas mais pas dans le sens voulu («Y a un gros qui pue le gel coiffant qui fait que de me mater»).
Finalité : au-dessus de l’échec (en dessous ?), le loser possède une sorte d’instinct reproductif qui le pousse à s’humilier en voulant réussir là où il n’a pas ses chances.
Exemple : -Hormis mon physique, j’ai plein de qualités (touchant même si sans espoir).
Je suis navré de couper court, je vais m’occuper de mes sutures.
Perceval
*restrictions du champ lexical et abandon des notions ambigus (pourquoi ; veuillez m’excuser ; temps de réflexion ; etc.).
**vu son manque d’effort, l’auteur s’exclu de cette catégorie : "il est urgent de ne rien faire"
à 16:05