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mise en page par Génie

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La position française sur l’Irak : un calcul d’avenir

Beaucoup d’encre a déjà coulé sur le sujet, sur le refus Français face au géant Américain concernant l’Irak. Il est légitime de s’interroger sur les positions de Jacques Chirac et de Villepin. En effet, pourquoi, alors que la France était prête à s’engager avec les Etats-Unis, a-t-elle subitement changé de camps ? Les intérêt de Total dans le pays ne sont pas suffisants pour expliquer cela, tant il parait évident que concernant les affaires de Total en Irak, la France pour les défendre aurait justement dû s’engager. On sait que la France dépêchait des hommes et des équipements dans le Golfe, et l’équipe Bush a pu croire un temps que la participation de l’allié Français était acquise. Alors, qu’est-ce qui a motivé ce refus français après tant d’hésitation?

 

Il est fort probable que l’obstination des Etats-Unis à mépriser l’ONU a encore davantage irrité la diplomatie française. La manière même de faire des dirigeants américains a irrité toutes les diplomaties d’ailleurs, même celle de la Grande-Bretagne, où Blair a tout fait pour marquer sa différence dans ce domaine, sa communication n’ayant pas repris la terminologie guerrière de Bush malgré sa participation en Irak. Bush a irrité les diplomaties du monde entier, et les populations de tous les pays, Espagne, Grande-Bretagne, Japon et Pologne compris. Nier que Bush fut responsable de son quasi isolement est une grossière erreur. Cette homme est mal conseillé, et ne connaît pas la subtilité, qui peut refuser de le reconnaître à part les médias ayant des intérêts dans cette affaire? N’importe quel autre dirigeant, aurait rassemblé une coalition plus importante pour une telle « croisade », il suffisait juste de ne pas parler de croisade… Et sans doute également d’être moins lié aux milieux extrémistes américains, aux géants pétroliers et à l’industrie de l’armement de son pays. En agissant ainsi, Bush a rendu un engagement français impossible, la diplomatie française a toujours eu un langage fort différent, la France en suivant les Etats-Unis sur le terrain irakien avec la terminologie bushienne aurait anéanti plusieurs années de travail et de bonnes relations avec nombres d’Etats. Les liens tissés avec ces états ont été jugés plus importants pour les intérêts français, d’un poids supérieur dans la balance, que le poids des seuls Etats-Unis. Pour les Etats-Unis, le constat fut amère, la position française a tout simplement marqué un fait incontestable : les intérêts français sont désormais orienté vers d’autres contrées que l’Amérique du Nord, les Etats-Unis devront accepter de ne pas être aussi important pour la France qu’il l’ont toujours cru (j’éviterai ici d’en rajouter une couche sur la diplomatie américaine, déjà bien accablée, mais il est reconnu qu’en dehors de la défense des intérêts économiques américains, elle est bien moins habille que celle des pays européens par exemple). En effet, d’un stricte point de vu commercial, le marché américain est déjà bien occupé par les entreprises françaises, l’avenir de notre commerce n’est pas par là-bas. Chirac a du faire un calcul très simple. Avec une communauté arabe (parfois arabophone) aussi importante, de mieux en mieux intégré quoi qu’on en dise, le marché d’avenir, et très proche de nous, est de l’autre côté de la Méditerrané, région avec laquelle les liens sont nombreux. Stratégiquement il s’agit de régions où les Etats-Unis perdent leurs positions au profit de la France. Certes, raisonner sur de telles considérations peut paraître cynique, mais l’économie ne fonctionne pas sur de bonnes intentions. En ce sens la France agit comme les Etats-Unis. Il est évident qu’à l’avenir les échanges Méditerranéen feront la croissance économique de la France, et que de ces échanges et l’implication de la France seront essentiels dans le développement des pays arabes. Avec une communauté importante originaire de ces régions, notre système scolaire, nos grandes écoles et l’enrichissement progressif d’une partie de plus en plus importante de cette communauté d’origine immigrée, il paraît évident que demain cette partie de la population verra sa place grandir, c’est une population jeune, instruite, dynamique (malgré les clichés véhiculés), et ce n’est pas un hasard si Jacques Chirac a pu parler (à moins que ce ne soit Ferry), de multiplier les possibilités d’apprendre l’Arabe en LV2 dès le collège. Les liens commerciaux et culturels entre les deux côtés de la Méditerranée ont été par le passé intense, et dans un contexte de mondialisation tout laisse penser que cela redeviendra ainsi, que l’avenir de la France est d’être ce pont, et que ce n’est pas forcément qu’en Europe, vers l’Est, que l’influence française grandira. Peut-être Chirac n’a-t-il pas ces considérations en tête, mais j’en doute fortement.

 

Il faut en outre ajouter à la position française sur l’Irak un autre facteur de poids. Lors du premier conflit dans le Golfe, des tensions importantes, et communautaires, sont apparus en France. Après les élections de 2002, il paraît légitime que pour des raisons de politique intérieur Chirac n’ait pas voulu risquer de mécontenter une partie de son électorat, mais aussi qu’il ait souhaiter jouer l’unité du pays, la concorde, le retour à l’apaisement. Les Etats-Unis par le passé ont agi de la même manière. Dès 1939 le gouvernement américain avait envisagé d’intervenir dans le conflit européen, mais la théorie de la fameuse cinquième colonne avait repoussé la décision. Les Etats-Unis ne se sont engagés en Europe qu’à partir du jour où ils se sont assurés d’avoir noyauté convenablement la communauté germanophone installée sur son sol. Le choix français n’a donc rien d’exceptionnel, d’autant plus qu’il était démocratique puisqu’il tenait compte du refus de la majorité de la population du territoire français de s’engager dans cette guerre et de s’aligner sur le discours de l’administration américaine.

 

D’un point de vu individuel, j’aurai pu être favorable à la chute du tyran de Bagdad. Mais si j’avais eu la responsabilité de notre pays, je n’aurai pas agi autrement, malgré mon peu de sympathie pour notre président. Chirac a choisi de raisonner sur du long terme, au risque de compromettre les relations américaines, mais sa position est une position d’avenir, il a raison de considérer que l’ONU doit prendre de plus en plus de place, la France à un discours fédérateur au niveau mondial et cela ne peut être que favorable à l’influence de notre pays. Là aussi je pense qu’il a fait le bon choix. Il reste désormais à savoir s’il compte utiliser l’influence retrouvée de la France pour participer à la stabilisation de l’Irak. Etant  donné la position qu’à tenu la France jusque là, il se peut bien que tôt ou tard Chirac et Villepin soient la solution que devra utiliser l’administration Bush pour se sortir du bourbier irakien. Il n’est pas impossible que, la date des élections présidentielles américaines approchant, Bush pour s’en sortir s’il devait être en difficulté pour sa réélection, tenterait un revirement quand à sa façon de traiter la France. Surveillons donc la propagande de son administration dans les médias US pour amadouer Chirac et la France, ainsi que la façon dont Chirac réagira face à cela. Il n’est en effet pas impossible que Bush puisse un jour devoir sa réélection à Chirac tant il paraît certain que la France est le partenaire le mieux placé des Etats-Unis pour aider militairement en Irak, les populations n’ayant pas d’hostilité affiché à Chirac et à une présence militaire française. Reste donc à savoir si Chirac aura envi, ou non, d’aider Bush à sa réélection. Il est fort probable que Chirac joue le pourrissement, et attendra la défaite électorale de Bush pour revenir en force en Irak.

 

En définitive, il apparaît que la position française, quoi qu’il arrive dans l’avenir, n’aura fait que rendre à la France une place plus importante sur l’échiquier mondial. Une bonne stratégie donc, quoi qu’en disent certains.

 

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Ecrit par Wandess, le Vendredi 26 Septembre 2003, 14:41 dans la rubrique "Z".


Commentaires :

  Perceval
26-09-03
à 20:30

Gamelin revient !

Monsieur, savez-vous ce qu'il faut à cette génération moribonde afin de la redynamiser ?
Je vous le donne en mille et vous passe le bonsoir très cher.

Perceval

  Wandess
26-09-03
à 20:36

Re: Gamelin revient !

Non Monsieur, une bonne guerre n'est pas nécessaire! En effet, un être humain est toujours plus utile vivant que mort!

  Perceval
26-09-03
à 22:11

Re: Re: Gamelin revient !

Tout dépends de l'être humain.

Perceval, version noire.