--> par F. Laurence
Il me vient l’envie de parler d’un livre. Un livre que j’ai lu, un livre qui m’a plu et m’inspire. Que m’inspire-t-il ? Je l’ignore encore. J’ai découvert cet auteur par le journal Le Monde. Un jour où je prenais le train pour aller rendre visite à une amie qui habite La Rochelle. L’auteur, un Espagnol, s’appelle Javier Marias. « Un grand d’Espagne » disait le journal.
Le livre, c’est « Un cœur si blanc », il existe en format poche (de luxe, c’est les éditions Rivages Poche), à 55F. Bon, certes c’est un peu cher, mais ça vaut le coup. J’ai eu du mal parfois à comprendre où l’histoire allait me mener, l’auteur dissimule presque jusqu’au bout, il maintient la petite musique jusque dans les dernières pages, cette petite musique que l’auteur fredonne à notre oreille, cette musique « que l’on entend, que l’on apprend et que l’on n’oublie plus » (je détourne ici volontairement des mots de l’auteur).
Comment donner envie de lire le livre sans raconter l’histoire ?
Il s’agit de l’angoisse d’un homme, tout juste marié, Juan, à une femme, charmante, Luisa. On ne la découvre, elle, qu’au bout d’un certain nombre de page, car le mariage est un mystère nous apprend l’auteur. Ce que j’aime dans ce livre, c’est la façon de regarder le monde qu’a l’auteur (ou de son personnage, mais qu’importe). En effet, Luisa ne rentre pas dans les clichés de la femme, il y a une véritable humanité chez Javier Marias, et sa façon de regarder le monde, la femme, le couple, est loin des clichés en vigueur. Isabelle Alonso, on pourrait lui péter les dents avec un livre comme celui-là. Le narrateur, Juan, n’a pas ces problèmes de narrateurs masculins trop courant : il ne souffre pas d’un besoin d’affirmer sa virilité, il ne pleure pas comme un petit enfant qui n’a pas su grandir (genre Alexandre Jardin), il ne joue pas le rebelle genre « je suis de gauche et je suis le meilleur, je pense ce que tout le monde devrait penser ». Oubliez aussi les cyniques à la Michel Houellebcq. Bref, Javier Marias me fait du bien. Pour la route, je me permets aussi de signaler que l’on ne trouve pas dans ce livre le mépris souvent courant pour parler du couple, du mariage etc. Juan ne juge pas le monde qui l’entoure, il veut juste le comprendre, retrouver la « musique » qui lui a échappé depuis qu’il vit dans l’attente, la prémonition d’un malheur suite à son mariage. Le sentiment également qu’il est arrivé au bout d’une étape et qu’il ne sait plus de quel lendemain il rêve.
Je n’ai rien raconté de l’histoire. Vous pouvez la lire donc, le mystère est intact. L’intrigue repose sur les secrets de familles qu’on nous a toujours caché (Juan a 30 ans et ne sait pas tout !), mais que nous portons en nous malgré nous. Nulle lourdeur, nulle ambiance pesante pour nous parler de cela, nous ne sommes pas dans un triller.
Comme le journal le Monde, si je n’ai pas encore réussi à vous convaincre d’emprunter ce joli livre (ou de l’acheter), je vais me permettre de vous livrer la première phrase du livre. Celle qui m’a mise l’eau à la bouche :
« Je n’ai pas voulu savoir, mais j’ai su que l’une des enfants, qui désormais ne l’était plus et revenait à peine de son voyage de noce, entra dans la salle de bain, se mit devant la glace, ouvrit son corsage, ôta son soutien-gorge et chercha le cœur du bout du pistolet de son père, attablé dans la salle à manger avec une partie de la famille et trois invités ».
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à 16:30