Tout est calme, la rue est paisible, les enfants ont repris la classe, le ballet des voitures de parents vient de s’arrêter, ils repartant en attendant de revenir pour 16h30. De mon balcon, une clope au bec, je regardais cela, puis je me suis enfin décidé à faire la poussière, passer l’aspirateur. J’écris ces lignes avant d’aller sous la douche. L’eau chaude de la vaisselle a vidé le ballon, il faut attendre que ça rechauffe. J’embauche ce soir vers 16h00, je ne reviendrai que demain soir, et là j’aurai quatre jours devant moi*. Comme quoi ça existe. Comme quoi tout existe.
Voilà par quoi je voulais commencer mon second journal. Un second journal pour mettre une fin à un premier. Symboliquement. Le second ne sera que la continuation du premier, la suite de ma vie.
Mon premier journal, je l’espère m’a présenté… Il s’est articulé sur l’attente. L’attente d’entrer véritablement dans la vie active, même si je n’en ai pas dit grand-chose en réalité. Mais cette attente était là. L’attente aussi d’aller vivre chez moi, de partir de chez mes parents. Même si, chez mes parents, ce sera toujours un peu chez moi. Je me dédouble. Je commence un second journal.
Le premier a présenté peu de ma vie en fait. J’ai couché beaucoup de mon amitié (ambiguë ?) avec Lolita, de mes espoirs avec Mélodie… Mais j’ai très peu parlé d’un certain nombre de choses qui faisait ma vie, comme de certains de mes amis, les villes où j’aime me rendre pour aller passer quelques jours chez eux.
Mon second journal s’ouvre sur la fin d’une attente, le début d’une autre. De d’autres attentes plus exactement. La déprime qui m’a touché fut je crois le fruit de la fin de ces premières attente, la difficulté à m’imaginer un nouvel avenir. Oui, j’avais tout pour être heureux, sauf des raisons pour continuer après avoir obtenu ce que j’avais désiré et longuement attendu.
Attente d’un amour. Attente d’un sens pour la vie. Aujourd’hui j’ai le sentiment d’avoir de nouveau trouvé des raisons d’aller de l’avant, de sortir de chez moi. De reprendre mes voyages. Durant un temps, mes préoccupations ont été matériels : lave linge, frigo, meubles, louches et autres ustensiles de cuisine. J’ai également oublié ce que je désirai au plus profond de moi et depuis toujours quant à la façon dont je voulais vivre. Mon désir n’allait plus que dans une sens : vers Mélodie.
Rien à changer, mais tout est différent. A présent j’ai trouvé où je voulais aller : retrouver ma propre direction. Fin du premier journal, début du second. Carnets de voyages intérieurs et extérieurs. Cela ne veut rien dire, je ne trouve pas cela forcément très beau ni très vendeur comme titre. Pourtant j’y trouve un mystère, une force, un souffle qui me porte au-delà de mes limites, transcrit très bien mon envi de voyage. De voyage et non de déambulations. Intérieurs comme extérieurs.
* je me permets d'être flou sur mon boulot, pour des raisons d'anonymat.